Cela tombe sous le sens : si mon tailleur est riche, il est plus étroit que le jardin de ma tante… C’est inspiré par une méthode qui promettait “l’anglais sans peine” qu’Eugène Ionesco a donné voix à une langue vivante dont on n’a pas fini de parler. Sa Cantatrice chauve débuta sur la scène parisienne du Théâtre des Noctambules en 1950, où elle fit grand bruit. Et elle en fait encore : depuis cinquante ans, elle n’a pas quitté le Théâtre de La Huchette. Cela fait donc à peu près 156 000 fois, que, chaque soir, la pendule anglaise du salon anglais de Mr & Mrs Smith interrompt le silence anglais pour frapper 17 coups anglais.
Quelque 2 652 000 coups anglais plus tard, La Cantatrice chauve, “anti-pièce”, est devenue un classique de french nonsense. Mais elle continue de décoiffer et de décaper la langue de bois. On avait pu l’admirer il y a deux ans à l’Athénée, dans la mise en scène Technicolor de Jean-Luc Lagarce. À l’occasion du centenaire de la naissance d’Eugène Ionesco, la revoici, dans un nouvel avatar : avec des voix anglaises, un metteur en scène anglais, un chef d’orchestre anglais et un orchestre d’amoureux. Car cette année, La Cantatrice chante ! Comme c’est curieux, et quelle bizarre coïncidence !
Un Opéra de Jean Philippe Calvin d'après la pièce de Eugène Ionesco.
Direction musicale : Carlos Dourthé
Avec les solistes de l’Orchestre Lamoureux
Square de l'Opéra-Louis Jouvet, 7 rue Boudreau 75009 Paris