Une femme sur un chemin, au printemps, au milieu d’un champ cueille des fleurs sauvages. Un visage lui revient. Celui d’un homme à qui elle avait confié ses blessures.
Que se cache-t-il derrière nos mots, nos regards, nos gestes, le clignement de nos paupières ? Comment traduire avec les mots, ce que recèle en nous l’existence, qui tantôt nous fait vaciller, tantôt affleurer l’éternité ? Qu’essayons-nous de dire, de cacher, quand nous parlons ? À toute parole, n’y en a-t-il pas une autre immergée, quotidienne, que nous dissimulons malgré nous ?
Une femme sur un chemin, au milieu d’un champ, cueille des fleurs sauvages. Un visage lui revient, celui d’un homme à qui elle a confié ses blessures. Tous deux travaillent dans une Institution, où rien ne doit paraître du malaise de chacun. À mesure qu’elle se remémore sa rencontre avec l’homme, elle confectionne un bouquet de fleurs sauvages qu’elle trouve en marchant. Elle se plaît à les énumérer, nommer leurs caractéristiques. Cet aparté floral va rythmer le texte et les propos échangés avec l’homme. Le rire, la complicité entre les deux, alterneront avec une parole plus grave. Des souvenirs vont lui revenir de l’enfance jusqu’à un âge plus récent, tantôt anodins, importants, drôles, formateurs...
Différentes temporalités vont donc parcourir le texte, imbriquées les uns aux autres, comme des poupées russes : le temps présent, avec sa présence à elle dans le champ, à cueillir des fleurs ; le temps passé, où elle se remémore sa conversation avecl’homme et celui plus lointain, de certains événements de sa vie, comme la mort de sa mère, sa séparation avec son ex-mari, son escapade nocturne avec un homme, son départ de l’Institution... L’espace aussi est pluriel. Le champ où elle se trouve est le seul réel. L’Institution (ses couloirs, son jardinet) avec l’homme à qui elle se confie est un lieu de recréation mentale ainsi que la Sardaigne où elle s’évade, à un moment de sa vie. Il y a aussi l’espace fantasmé avec les écrivains qu’elle aime, avec quielle converse.Tout ce foisonnement mental va contribuer à libérer une parole enfouie, inattendue, qu’elle n’aurait jamais cru pouvoir dire. Elle s’amplifiera à mesure que le bouquet prendra forme.
Est-elle juste amoureuse des mots ou déjà gagnée par la vraie folie, cette extraordinaire femme au bouquet ? C'est presqu'à une enquête policière qu'est amené le spectateur devant ce témoignage passionné, et pendant plus d'une heure on scrute et soupèse chacun des mots de cette dame, chacune de ses fleurs, pour essayer de se faire son propre avis ! Une expérience singulière !
Coup de cœur pour cette pièce de Desiderio Montironi, admirablement interprétée par Nina Karacosta. Décors simplissime et raffiné à la fois, dans l'accueillant petit théâtre « Du Guichet Montparnasse ». La « Femme au Bouquet » nous livre ses pensées les plus intimes, pêle-mêle, dans une rêverie poétique... où parfois les mots achoppent, s'emmêlent, en lien avec les souvenirs et d'autres « maux » dissimulés. Sommes-nous discrètement tapis dans un cabinet d'analyste... ? Assistons-nous à une rencontre mouvementée entre une salariée déboussolée et son manager... ? Chacun pourra entendre cette pièce avec sa propre sensibilité et se laisser porter par la portée philosophie de cette œuvre. A ne surtout pas manquer !
Très belle interprétation de Nina Karacosta qui nous fait voir différentes facettes de son personnage. Plus qu'une femme au bouquet, c'est plusieurs femmes qui se dévoilent tour à tour derrière ce personnage. Parfois enfantine ou triste, songeuse souvent, plongée dans ses souvenirs d’enfance, alternant séquences espiègles et lancées poétiques, elle aborde des sujets intimes comme la mort, l'amour, tout en jouant avec les mots et leurs parfums...
Pièce pleine de poésie et de douceur à voir absolument.
Pour 7 Notes
Est-elle juste amoureuse des mots ou déjà gagnée par la vraie folie, cette extraordinaire femme au bouquet ? C'est presqu'à une enquête policière qu'est amené le spectateur devant ce témoignage passionné, et pendant plus d'une heure on scrute et soupèse chacun des mots de cette dame, chacune de ses fleurs, pour essayer de se faire son propre avis ! Une expérience singulière !
Coup de cœur pour cette pièce de Desiderio Montironi, admirablement interprétée par Nina Karacosta. Décors simplissime et raffiné à la fois, dans l'accueillant petit théâtre « Du Guichet Montparnasse ». La « Femme au Bouquet » nous livre ses pensées les plus intimes, pêle-mêle, dans une rêverie poétique... où parfois les mots achoppent, s'emmêlent, en lien avec les souvenirs et d'autres « maux » dissimulés. Sommes-nous discrètement tapis dans un cabinet d'analyste... ? Assistons-nous à une rencontre mouvementée entre une salariée déboussolée et son manager... ? Chacun pourra entendre cette pièce avec sa propre sensibilité et se laisser porter par la portée philosophie de cette œuvre. A ne surtout pas manquer !
Très belle interprétation de Nina Karacosta qui nous fait voir différentes facettes de son personnage. Plus qu'une femme au bouquet, c'est plusieurs femmes qui se dévoilent tour à tour derrière ce personnage. Parfois enfantine ou triste, songeuse souvent, plongée dans ses souvenirs d’enfance, alternant séquences espiègles et lancées poétiques, elle aborde des sujets intimes comme la mort, l'amour, tout en jouant avec les mots et leurs parfums...
Pièce pleine de poésie et de douceur à voir absolument.
Une émouvante et poignante immersion dans une cascade de mots que la voix, les regards et les gestes de la sublime Nina Karacosta ont diffusé dans la salle, en nous embarquant dans un voyage fabuleux. Passé, présent et futur superposés, confus dans un parcours de pulsions, frissons et émotions partagées. Tendresse, colère, envie folle de libérer les mots, de les dire avant qu'il ne soit pas trop tard. Un spectacle ressourçant.
Quelle savoureuse soirée de théâtre au Guichet Montparnasse à se laisser cueillir par la délicatesse des mots ambiants, qui se diffuse à travers la gestuelle et la voix de la comédienne Nina Karacosta. Quelle Première du spectacle de « La femme au bouquet » de Desiderio Montironi, où la mise en scène et le jeu de lumière accompagnent avec subtilité, la plongée dans les souvenirs et les parfums de fleurs sauvages cueillies par Nina Karacosta. Comme elle nous embarque au cœur de sa mémoire fragmentée et de sa parole contrariée, qui progressivement se délie… Et nous bouleverse. Merci beaucoup pour ce voyage émotionnel et ce précieux moment partagé !
Nina Karacosta m’a bouleversé. Avec un incroyable talent, elle passe d’un sentiment à un autre sans jamais nous perdre, comme si elle était funambule de notre propre vie. Car c’est de cela que traite ce très beau texte de Desiderio Montironi : de notre vie au travail, du rapport à la maternité, à l’amour, à l’amitié, à l’institution et à toutes, par définition. D’ailleurs, à chaque fois qu’elle cueillait une fleur, j’avais l’impression qu’elle récoltait mes pensées de l’instant : mes souvenirs, mes rêves et mes espoirs fugaces. Il faut dire que, par moment, son regard, grâce aux lumières très subtiles, nous perce jusqu’à l’âme. Mon amie, qui m’accompagnait, est ressortie avec les mêmes conclusions.
77 rue de Montreuil 75011 Paris