La gentillesse est un vagabondage autour de L’Idiot de Dostoïevski et de La conjuration des imbéciles de John Kennedy Toole. En dépit de tout ce qui les sépare, les héros de ces romans ont pour point commun d’avancer et d’agir dans la nudité de leurs émotions, quelles qu’elles soient. Tragiques en un sens, clownesques de l’autre, lunaires, grotesques, peut-être un peu désaxés, ils scandalisent tout et tous sur leur passage du fait de leur démesure et de leurs inconséquences. Ce sont des accidents naïfs qui changent le cours du monde, en toute désinvolture.
Nous racontons dans La gentillesse l’histoire de gens qui, dès lors qu’ils sont réunis, cessent de construire leur avenir, cessent de mythifier leur passé. Ils vivent maintenant, comme ils le peuvent, affamés d’émotions, sans autre finalité que celle d’éprouver encore et toujours plus ce pour quoi ils vivent et ce pour quoi ils mourront : leur dépendance à l’autre.
« Je n’y arrive pas. Je n’arrive pas à leur souhaiter de mal. Je n’arrive pas à leur souhaiter le pire. Vous savez, quelquefois dans les rêves, on veut donner un coup de poing à quelqu’un, mais au moment de la frappe, le poing se ramollit, il tombe, il n’atteint pas sa cible… Par faiblesse ! Eh bien c’est comme si toute ma raison voulait leur mort, et tout mon amour leur vie éternelle. C’est un paradoxe sans fin, je n’y arrive pas ! Je n’arrive pas à m’en sortir ! Vous comprenez ? »
Par la Compagnie Demesten Titip.
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