Pierre et Anna sont séparés. Elle se sent trahie. Il se sent persécuté. Ils sont en guerre et pour autant ils doivent se mettre d'accord pour organiser la vie de leur enfant de trois ans. Une médiation familiale doit leur permettre de renouer un dialogue pacifique et de s'entendre.
La médiation aboutira-t-elle alors que les deux médiatrices s'opposent, elles aussi, sur la manière dont elles doivent conduire la médiation ?
Morgan Perez remplace Julien Boisselier jusqu’au 3 juillet.
« Une pièce très drôle, vraiment réussie. Une comédie très moirée qui fait beaucoup rire mais qui est en même temps très intéressante. Chacun des quatre personnages possède une épaisseur psychologique... Dans un décor harmonieux, la mauvaise foi du couple, les hésitations des conciliatrices sont très bien mis en scène. » Armelle Héliot, Le Figaro
« Chloé Lambert s’est emparée du sujet avec toute sa sensibilité et ses indéniables talents d’écriture. Avec des dialogues acérés, un style mordant, des répliques d’une grande justesse, des mots qui atteignent leur cible, maniant avec virtuosité humour et drame, elle n’occulte rien des sentiments pas toujours nobles que de telles circonstances font surgir. Pour donner plus de force et d’intensité dramatique à son propos, elle dresse un portrait sans complaisance voire caricatural de ses quatre personnages. On est véritablement happé par cette histoire qu’on suit avec un intérêt croissant, et qui peut trouver un écho en chacun. » Nicole Bourbon, reg'arts
« Tour à tour mordant, piquant et émouvant, le texte que signe Cloé Lambert réunit toutes les qualités dramaturgiques. Ses répliques font mouche. La pièce ne manque ni de tendresse, ni de délicatesse, elle allie drôlerie et poésie et offre toute une palette de sentiments aux comédiens, qui l’interprètent avec une grande justesse. La violence et la folie qui se dégagent de cette pièce, mise en scène par Julien Boisselier avec intelligence et efficacité, en rappellent d’autres. Les personnages ont beau être excessifs, ils semblent vrais. La catharsis fonctionne à plein sur scène, comme dans la salle. Ce n’était sans doute pas son objectif, mais Chloé Lambert peut se vanter d’avoir écrit une pièce aux vertus thérapeutiques ! » Amélie Cordonnier, Femme actuelle
« Cette pièce délicatement écrite par Chloé Lambert, sobrement mise en scène et admirablement incarnée pose une série de questions sociétales très calibrées. Le metteur en scène Julien Boisselier est parvenu à maîtriser la violence de ces affects dans ce huis clos écrit. Chapeau. » I. H.-L., L'Express
Après avoir fait l’expérience d’une médiation familiale, j’ai été étonnée par les potentialités dramatiques et comiques d’un tel cadre. Il s’agit d’un lieu clos. Les personnages ne sont vus qu’à l’intérieur de ce décor unique. Ce choix doit permettre de mieux percevoir la manière dont ils évoluent dans le temps (il y a trois entretiens) et comment le discours de l’un amène l’autre à changer de position, à changer son point de vue. La médiation est donc d’abord un lieu. Au premier plan, on assiste à la confrontation intime d’un homme et d’une femme. Ici, Pierre et Anna, qui se déchirent au sujet de leur enfant et qui viennent, à la demande d’un juge, trouver des solutions concrètes.
Ce conflit m’a paru précieux. Car comment élever ensemble un enfant lorsqu’on est séparé, que l’enfant est tour à tour cause, prétexte, objet d’un amour passé mélangé à la haine ? Comment devenir parents malgré tout ? C’est un défi. Banal, certes, mais qui transforme l’enfant en objet et qui peut le détruire. Quelles angoisses animent ce père et cette mère ? Comment préserver cet enfant ? Ces questions remplissent le premier champ dans le cadre. Le sujet du cadre.
Le deuxième champ est celui de l’exercice professionnel des médiatrices qui doivent être impartiales et garantir la confidentialité des échanges.Il confronte donc des professionnelles (Isabelle et Jeanne) à un déballage intime de passions violentes, passées ou présentes, qui concerne l’amour et le trio père, mère, enfant. Comment diriger un entretien dont la matière toute humaine brûle encore en chacun de nous ? Comment résonnent en chacune de ces professionnelles de l’écoute bienveillante les questions que posent Pierre et Anna et leur enfant ? Quelles sont les limites du cadre ?
C’est à partir de ce ressort dramatique, en confrontant chaque personnage à diverses limites que j’ai construit ce texte. Les limites du professionnel, les limites de chacun, les limites de l’autre. Mes personnages ne sont pas réalistes. Je les ai choisis excessifs, ridicules, absurdes et violents pour divertir, mais surtout parce que chacun exprime une vérité humaine dans laquelle je me retrouve. J’espère que le spectateur pourra épouser tour à tour le point de vue de chaque protagoniste, que ses certitudes ne résisteront pas à l’empathie, à la subjectivité, à ce que j’appelle la folie du point de vue qui est pour moi, ici, le seul moteur de l’intrigue.
Une réalité de la vie m’a toujours surprise : le retentissement dans notre intimité de la découverte de la vie des autres. Comme un effet mécanique et tout émotif, comme une poussée d’Archimède qui nous relie de manière invisible les uns aux autres. C’est ce que j’ai essayé d’articuler en m’amusant et en espérant amuser.
Chloé Lambert
Dans notre métier, nous parlons parfois de « pièce pour les acteurs ». Cela n’a pas vraiment de sens. Il n’y a pas de pièce sans acteur. Néanmoins, la pièce de Chloé Lambert m’a inspiré car les personnages et les registres de jeux ne cessent de varier. Ils sont la matière même de l’intrigue, avec une question : la médiation va-t-elle aboutir à un accord ? Les acteurs sont donc en charge de la mécanique dramatique.
La pièce s’adresse à nous très directement en tant que membre d’une famille. Elle nous invite aussi à travers les personnages des médiatrices à visiter l’envers du décor de leur profession.
J’ai été surpris à la lecture du texte de Chloé Lambert par la force des situations et leurs rebondissements, par sa construction qui toujours étonne. La pièce est écrite en trois temps, trois actes, trois entretiens et tient en haleine. Installer le suspens, représenter la cruauté, la violence et la folie dont peuvent être capable des êtres qui se sont aimés et restituer le comique des différents points de vue que propose le cadre de la médiation, tel est mon désir /défi.
C’est donc à travers la direction d’acteurs, en les amenant à jouer au plus près de la situation que je pense raconter cette histoire. Le texte est mordant et réclame de passer du burlesque à la « Woody Allen » à un certain lyrisme à la « Victor Hugo ». Créer le rythme des échanges et maintenir l’intensité des situations est essentiel et amène le spectateur à entrer dans le jeu, à prendre parti, à le changer en témoin.
Le décor, dépouillé, métallique, permet la transformation du plateau en ring où s’affrontent père, mère et médiatrices. La salle de la médiation est elle-même un théâtre. C’est un espace de violences imprévisibles où certains éléments, comme le paperboard, s’animent devant nos yeux ahuris. On en ressort vainqueur ou les pieds devant. La lumière sera à la fois ma boussole et mon étoile du berger. Elle me permettra de dessiner l’espace de chacun, de créer des champs de lecture, de représenter avec réalisme la situation et de basculer dans la démesure de ce que Chloé Lambert appelle la folie du point de vue. Les changements se feront à vue comme les personnages se mettent à nu et n’ont finalement plus rien à cacher aux spectateurs.
Julien Boisselier
Une tentative de restauration du lien familal.
« Couple un jour... parents toujours », tel était le titre d’un colloque sur la médiation familiale qui s’est tenu en 2015. La médiation nous vient d’Amérique du Nord. Elle est née aux États-Unis dans les années 1970, J. Cowlson, un avocat américain mène les premières recherches. Son but était d’adoucir les effets traumatisants du divorce. En 1978, un autre avocat, également thérapeute, Coogler, ouvre à Atlanta le premier centre privé de médiation familiale. L’Etat de Californie va le premier adopter une loi obligeant les parents en conflit sur la garde des enfants à rencontrer un médiateur familial. La médiation familiale fait ses preuves dans tous les états américains, puis au Canada et gagne l’Europe. Le premier congrès européen de la médiation familiale se tient à Caen en 1990. Différentes lois vont se succéder de 1995 à 2005. Elles consacrent la médiation familiale au cœur même des procédures concernant les conflits familiaux. Le Code Civil français par la loi du 4 mars 2002 institue la médiation familiale « afin de faciliter la recherche par les parents d’un exercice consensuel de l’autorité parentale ». Le juge peut donc proposer aux parents une médiation et, après avoir recueilli leur accord, désigner un médiateur familial pour y procéder. Lorsqu’un accord de médiation a été rédigé, le juge pourra l’homologuer. En l’absence d’accord, il lui appartiendra de trancher le conflit.
Depuis les années 1980, la famille a considérablement évolué : augmentation du nombre de divorces, apparition de nouveaux modèles familiaux, familles monoparentales, familles recomposées. La médiation familiale va elle aussi évoluer et passer de l’idée de résolution des conflits à celle de gestion des conflits pour finalement se concentrer sur celle de restauration du lien familial.
La définition adoptée par le Conseil national consultatif de la médiation familiale en 2002 précise que : « La médiation familiale est un processus de construction ou de reconstruction du lien familial axé sur l’autonomie et la responsabilité des personnes concernées par des situations de rupture ou de séparation dans lequel un tiers impartial, indépendant, qualifié et sans pouvoir de décision – le médiateur familial – favorise, à travers l’organisation d’entretiens confidentiels, leur communication, la gestion de leur conflit dans le domaine familial entendu dans sa diversité et dans son évolution ». Autrement dit, par le rétablissement de la circulation de la parole, une parole respectueuse de l’ « autre », c’est tout à la fois la responsabilisation des parents qui est recherchée et réactivée, et l’humanisation des procédures, et ce dans l’intérêt supérieur de l’enfant.
La médiation familiale se situe aux frontières du juridique, du social et du psychologique. C’est un nouveau mode alternatif de règlement des conflits, un accompagnement des parents dans l’organisation responsable des conséquences de leur séparation à l’égard de leurs enfants. Qui, mieux que Chloé Lambert, pouvait rendre compte avec drôlerie et gravité, avec humour et intelligence, de cette situation à ressorts comiques et dramatiques, de cette situation théâtrale s’il en est !
Nathalie Felzenszwalbe-Suter, avocat à la Cour
J'ai beaucoup aimé ce spectacle .le texte est intéressant et bien enlevé par les 4comediens. C'était la dernière et j'espère que ça se reprendra pour en faire profiter aux amis Bravo
La pieçe repose sur le jeu des acteurs et à l arrivée nous avons découvert que ce n était pas Julien boisselier qui jouait son remplaçant avait un jeu moins subtile donc bon moment mais pas plus
Sur un sujet délicat , très belle écriture et très belle interprétation par des comédiennes et comédien au diapason avec cette magnifique expérience de la proximité.Merci à Ophélia et Julien à la sortie de leur spectacle , et bravo à tous!!!
Les acteurs sont remarquables, beaucoup d'humour, texte intéressant, bravo !
Pour 14 Notes
J'ai beaucoup aimé ce spectacle .le texte est intéressant et bien enlevé par les 4comediens. C'était la dernière et j'espère que ça se reprendra pour en faire profiter aux amis Bravo
La pieçe repose sur le jeu des acteurs et à l arrivée nous avons découvert que ce n était pas Julien boisselier qui jouait son remplaçant avait un jeu moins subtile donc bon moment mais pas plus
Sur un sujet délicat , très belle écriture et très belle interprétation par des comédiennes et comédien au diapason avec cette magnifique expérience de la proximité.Merci à Ophélia et Julien à la sortie de leur spectacle , et bravo à tous!!!
Les acteurs sont remarquables, beaucoup d'humour, texte intéressant, bravo !
Défi réussi : Bon texte, bien mis en scène avec de bons acteurs, avec ce qu'il faut de légèreté et d'humour pour un sujet délicat. Allez-y !
Ecriture astucieuse dans son agencement, acteurs motivés et casting excellent. Il ne s'agit pas d'une pièce géniale, amis d'un spectacle attachant, émouvant même, qui mérite de s'y intéresser. Bon moment de théâtre.
texte remarquable, acteurs passionnés, que de sujets humains abordés dans toutes leurs étendues, favorable ou non. Le caractère masculin n'est pas sympathique.
Autant le conflit et ses rebondissements sont bien décrits et réalistes, autant la médiation est grossièrement caricaturée. C'est dommage, c'était une belle occasion de faire connaître ce processus subtil. Le théâtre peut s'y prêter.
Pièce bien jouée et bien mise en scène qui malgré ses exagérations voulues permet un contact avec un mode de règlement des conflits encore trop peu utilisé enFrance
Très déçu. Je m'attendais à mieux. Très bavard. Trop pour moi.
Piece tres rythmee On rit beaucoup Tres bel equilibre entre les acteurs A recommander
On rit beaucoup, sur un sujet malgré tout dramatique. Le jeu des acteurs est excellent, à la fois exagéré ce qui nous mène au rire et en même temps très subtil. Ils sont tellement vrais dans leur humanité! Cela fait forcément écho avec certains de nos comportements et ça nous fait réfléchir. A aller voir en couple !
Pièce gaie et subtile, très bien portée par les quatre acteurs. C'est un spectacle à la fois grave et amurant, qui traite de sujets qui nous concernent tous: amour, désamour, reconnaissance, relations parents-enfants, impossible neutralité des tiers... Très bon spectacle.
Excellente pièce, subtile et profonde, tout en amenant des moments de gaité, portée par de très bons acteurs. Fait réfléchir et renvoit à des expériences personnelles de relations dans le couple et la famille.
75, boulevard du Montparnasse 75006 Paris