La nuit des papillons

Paris 13e
du 2 mai au 29 juillet 2001

La nuit des papillons

CLASSIQUE Terminé

« La nuit des papillons » c’est la rencontre de deux cultures, à travers l’amour, les tourments de l’exil, la vie qui chante l’air de son propre passé, de ses rêves, de ses souvenirs… C’est la tendresse, la chaleur, la passion, c’est le rire aussi.

Note d’intention
Résumé
Note d’auteur
Note de mise en scène

Note d’intention

« La nuit des papillons » c’est la rencontre de deux cultures, à travers l’amour, les tourments de l’exil, la vie qui chante l’air de son propre passé, de ses rêves, de ses souvenirs… C’est la tendresse, la chaleur, la passion, c’est le rire aussi. C’est la rencontre d’arts et d’artistes vivants : auteur dramatique, metteur en scène, compositeur, comédiens, musiciens, chorégraphe et peintre. Sur un plateau métissé résonne le cri de chacun.

La musique de François Rabbath apporte une voix de sanglots et de rires mêlés. Elle permet une respiration poétique et profonde qui se marie avec le texte comme naturellement. Le décor du peintre algérien SID’ALI enveloppe de ses couleurs les corps des comédiens, leurs mouvements dans l’espace. « La nuit des papillons » est aussi un dialogue, comme un chant intérieur entre deux personnages qui ont su protéger leur amour.

Résumé

Il est réfugié politique. Elle est écrivain. Ils se sont aimés, perdus.

Toutes ces couleurs, ce soleil qu’on fuyait c’était vraiment à nous.
Maintenant on n’a plus de route à nous, on est dérouté.
Il nous reste une couche de dignité et une écorce de rancune
Et c’est très difficile de s’en débarrasser.
On a ouvert une parenthèse dans notre histoire. Il faudra reprendre la
Phrase là où on l’a coupée.
Je n’ai pas entendu parler ma langue depuis quand ?

Un jour il est reparti, reparti dans son pays. Son amour pour elle l’a aidée à affronter la peur des combats. Arrêté, il a été torturé, tenu au secret et exécuté. Amputée de lui, elle se souvient.

Ton départ m’a rendue apatride.
Tu racontes le conflit dans les dunes, de la lumière et du vent,
Les morceaux des montagnes gelées, les déserts de tiges sans fleurs,
Comment tu apprivoises les oiseaux, tu imites leurs chants qui
S’envolent dans l’appartement.

Note d’auteur

La nuit des papillons pour moi, c’est une fusion à travers un amour. Une fusion de deux êtres, de deux cultures. Pour la deuxième fois, je travaille avec Patricia Sterlin. Les mots ont le même sens pour nous.

La notion de spectacle vivant est essentielle, nous nous rencontrons sur un plateau, et ce qui est figé sur du papier devient image, sentiments. Patricia Sterlin construit comme un architecte et un maçon à la fois. Elle scelle les pierres avec les émotions et la peinture qui cache les impuretés ne l’intéresse pas. Elle taille dans le brut, la matière première.

Elle est exigeante avec ses acteurs et je crois qu’ils la respectent pour ça. Sourire aux lèvres, elle sait précisément où elle les emmènera. Elle veille à ce que la création dans cette équipe soit aussi comme une fusion.

Le compositeur François Rabbath donne le son qui convient à la douceur intérieure du personnage, à sa violence, à sa révolte, à son amour. La force de sa contre basse apporte une résonance solide au texte.

Le peintre Sid’Ali a réalisé un triptyque où l’on découvre son univers de couleurs et de force où apparaît son empreinte sur le texte, sur les acteurs, sur les corps entremêlés…

Le chorégraphe Mazen Kiwan, comme une liane, se faufile entre les corps pour installer cette fusion du geste, du mouvement, de la danse et du personnage puis du couple qui n’est qu’un et qui est aussi solitude.

Les acteurs se promènent dans le texte et dans l’histoire comme si c’était naturel. Florence Deretz m’a frappé presque instantanément par sa grâce.

La femme de La nuit des papillons c’est elle, douce et violente, déterminée et à l’écoute, transfigurée par l’amour et consciente de l’univers dans lequel elle vit. Et puis elle est belle, très belle, de ces beautés qui perlent du fond de l’âme au bout du regard.

Son corps s’encastre dans celui de John Berrebi comme s’ils étaient l’amour même. Lui est ce que j’avais rêvé pour ce personnage à la fois terriblement ancré dans la réalité et habité d’apartés poétiques. Il est homme, puissant, tout devient réel autour de lui et lorsqu’il est amour, il peut s’effriter un instant et sa force, physique et intérieure, rend d’autant plus beau ce moment.

Sa voix est grave et sonore et sur son visage lorsqu’il sourit, on peut lire les traits de l’enfant qu’il était, il le donne au personnage et cela m’émeut.

Tout ce travail de construction et d’échange est une récompense inespérée pour un auteur. J’ai toujours aimé être présente sur le plateau parce que c’est une partie importante, me semble-t-il, de mon métier de créateur vivant d’un art vivant.

Catherine Lévy-Marié

Note de mise en scène

A travers la langue de Catherine Lévy-Marié, langue forte et poétique, mon désir est d’engager les comédiens vers un jeu réaliste et concret qui frappe par des images à la fois naïves et puissantes : mais surtout par une vérité, une sincérité des émotions.

Cet homme et cette femme s’aiment au-delà des combats des tortionnaires et au-delà de la vie et de la mort.

Leurs danses sinueuses et enlacées comblera leur désir de vie.

Les peintures de Sid’Ali, la contrebasse de François Rabbath, Le texte de La nuit des papillons et les comédiens qui, s’entrelacent pour faire apparaître toute la force émotionnelle de ce spectacle.

J’ai voulu installer une sorte de vertige charnel, où se croisent rire et solitude, manque et séparation, torture, exil et souvenir d’enfance avec ce qu’il faut de retenue imposée par la douleur, le rire, la conscience politique ou pas, l’espoir ou encore la mort.

Patricia Sterlin

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Spectacle terminé depuis le dimanche 29 juillet 2001

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