Note dintention
Résumé
Note dauteur
Note de mise en scène
« La nuit des papillons » cest la rencontre de deux cultures, à travers lamour, les tourments de lexil, la vie qui chante lair de son propre passé, de ses rêves, de ses souvenirs Cest la tendresse, la chaleur, la passion, cest le rire aussi. Cest la rencontre darts et dartistes vivants : auteur dramatique, metteur en scène, compositeur, comédiens, musiciens, chorégraphe et peintre. Sur un plateau métissé résonne le cri de chacun.
La musique de François Rabbath apporte une voix de sanglots et de rires mêlés. Elle permet une respiration poétique et profonde qui se marie avec le texte comme naturellement. Le décor du peintre algérien SIDALI enveloppe de ses couleurs les corps des comédiens, leurs mouvements dans lespace. « La nuit des papillons » est aussi un dialogue, comme un chant intérieur entre deux personnages qui ont su protéger leur amour.
Il est réfugié politique. Elle est écrivain. Ils se sont aimés, perdus.
Toutes ces couleurs, ce soleil quon fuyait cétait vraiment à nous.
Maintenant on na plus de route à nous, on est dérouté.
Il nous reste une couche de dignité et une écorce de rancune
Et cest très difficile de sen débarrasser.
On a ouvert une parenthèse dans notre histoire. Il faudra reprendre la
Phrase là où on la coupée.
Je nai pas entendu parler ma langue depuis quand ?
Un jour il est reparti, reparti dans son pays. Son amour pour elle la aidée à affronter la peur des combats. Arrêté, il a été torturé, tenu au secret et exécuté. Amputée de lui, elle se souvient.
Ton départ ma rendue apatride.
Tu racontes le conflit dans les dunes, de la lumière et du vent,
Les morceaux des montagnes gelées, les déserts de tiges sans fleurs,
Comment tu apprivoises les oiseaux, tu imites leurs chants qui
Senvolent dans lappartement.
La nuit des papillons pour moi, cest une fusion à travers un amour. Une fusion de deux êtres, de deux cultures. Pour la deuxième fois, je travaille avec Patricia Sterlin. Les mots ont le même sens pour nous.
La notion de spectacle vivant est essentielle, nous nous rencontrons sur un plateau, et ce qui est figé sur du papier devient image, sentiments. Patricia Sterlin construit comme un architecte et un maçon à la fois. Elle scelle les pierres avec les émotions et la peinture qui cache les impuretés ne lintéresse pas. Elle taille dans le brut, la matière première.
Elle est exigeante avec ses acteurs et je crois quils la respectent pour ça. Sourire aux lèvres, elle sait précisément où elle les emmènera. Elle veille à ce que la création dans cette équipe soit aussi comme une fusion.
Le compositeur François Rabbath donne le son qui convient à la douceur intérieure du personnage, à sa violence, à sa révolte, à son amour. La force de sa contre basse apporte une résonance solide au texte.
Le peintre SidAli a réalisé un triptyque où lon découvre son univers de couleurs et de force où apparaît son empreinte sur le texte, sur les acteurs, sur les corps entremêlés
Le chorégraphe Mazen Kiwan, comme une liane, se faufile entre les corps pour installer cette fusion du geste, du mouvement, de la danse et du personnage puis du couple qui nest quun et qui est aussi solitude.
Les acteurs se promènent dans le texte et dans lhistoire comme si cétait naturel. Florence Deretz ma frappé presque instantanément par sa grâce.
La femme de La nuit des papillons cest elle, douce et violente, déterminée et à lécoute, transfigurée par lamour et consciente de lunivers dans lequel elle vit. Et puis elle est belle, très belle, de ces beautés qui perlent du fond de lâme au bout du regard.
Son corps sencastre dans celui de John Berrebi comme sils étaient lamour même. Lui est ce que javais rêvé pour ce personnage à la fois terriblement ancré dans la réalité et habité dapartés poétiques. Il est homme, puissant, tout devient réel autour de lui et lorsquil est amour, il peut seffriter un instant et sa force, physique et intérieure, rend dautant plus beau ce moment.
Sa voix est grave et sonore et sur son visage lorsquil sourit, on peut lire les traits de lenfant quil était, il le donne au personnage et cela mémeut.
Tout ce travail de construction et déchange est une récompense inespérée pour un auteur. Jai toujours aimé être présente sur le plateau parce que cest une partie importante, me semble-t-il, de mon métier de créateur vivant dun art vivant.
Catherine Lévy-Marié
A travers la langue de Catherine Lévy-Marié, langue forte et poétique, mon désir est dengager les comédiens vers un jeu réaliste et concret qui frappe par des images à la fois naïves et puissantes : mais surtout par une vérité, une sincérité des émotions.
Cet homme et cette femme saiment au-delà des combats des tortionnaires et au-delà de la vie et de la mort.
Leurs danses sinueuses et enlacées comblera leur désir de vie.
Les peintures de SidAli, la contrebasse de François Rabbath, Le texte de La nuit des papillons et les comédiens qui, sentrelacent pour faire apparaître toute la force émotionnelle de ce spectacle.
Jai voulu installer une sorte de vertige charnel, où se croisent rire et solitude, manque et séparation, torture, exil et souvenir denfance avec ce quil faut de retenue imposée par la douleur, le rire, la conscience politique ou pas, lespoir ou encore la mort.
Patricia Sterlin
10, rue des Cinq Diamants 75013 Paris