Après Frantz, découvrez le nouveau spectacle de la compagnie BPM ! À partir de 10 ans.
À partir de 10 ans.
Un beau jour qu’elle se sentait plutôt en forme, on annonce à Ana qu’elle a une maladie extrêmement grave. Mortellement-foudroyante-mentalo-musculario-multifactorielle-métabolique. Sa vie s’annonce d’un coup légèrement plus brève et plus intense. Et pourtant, elle ne se sentait pas si mal. Et pourtant, le monde extérieur tourne toujours. Ballottée entre son intériorité déchirée et un réel tendre et affreux, Ana n’a pas encore dit son dernier mot.
Entrelaçant polyphonies et mouvements choraux, la compagnie BPM poursuit ici sa recherche autour du lien poétique entre son et corps.
La nuit prochaine est un projet venu d’un double désir qui me suit de longue date. Le premier pan de celui-ci était de raconter l’histoire d’une jeune femme à qui le destin ferait un si mauvais tour – absurde, tragique – qu’elle se retrouverait hébétée et à l’arrêt au milieu d’un monde épileptique qui continue à tourner sans elle. D’un monde parfaitement et logiquement indifférent à son drame personnel. Ne lui resterait que cette question grande ouverte : comment donner sens au temps qui me reste ? Au-delà de la question bien poliment posée, c’était avant tout dans ma tête une histoire de vibration. J’imaginais une personnage qui du fait de ses mésaventures deviendrait si intense, si vibrante, que son rapport à la société deviendrait nécessairement problématique.
À cela s’est vite associé le deuxième pan du projet qui était plus strictement formel. Je souhaitais créer une pièce qui se jouerait d’un seul souffle et dont le fil conducteur serait les corps et les chants des comédiens. L’idée était de créer les espaces réels ou mentaux d’Ana grâce à un chœur de mouvements et de polyphonies. Sur ce flux de choralité quasi-impressioniste viendraient se déposer toutes les scènes concrètes de l’histoire. Les mêmes comédiens y joueraient tous les personnages secondaires avec leur part de drame, de comique et de bêtise. Avec cette narration un peu étrange par le chœur demouvement et le chant, nous cherchons à rendre le déboussolement d’Ana et à faire arriver les scènes de manière presque fragmentaire. C’est aussi – à nouveau – une question de vibration : lier les scènes entre elles, le personnage avec son état, les spectateurs avec l’histoire grâce à l’intensitédu chœur et des voix chantées.
Bien sûr, les scènes à proprement parler sont là pour détailler le drame d’Ana, montrer comment elle s’en sort (ou pas) ou encore apporter unhumour et une ironie du quotidien que nous affectionnons particulièrement. Mais tout cela ne prend pleinement son sens que dans le lien entre les corps,les voix et la ferme intention d’Ana de s’accrocher à la vie. C’est de la rencontre entre fil ténu d’Ana et fil tendu du chœur qu’est née La nuit prochaine.
3, rue des Déchargeurs 75001 Paris