Devant un collège de jeunes filles, deux hommes en imperméables S et K convoitent le même banc. Qu'attendent-ils vraiment, pourquoi craignent-ils tant d'être vus ?
Suivant nos convictions, nos habitudes de lecture et de raisonnement, nous pouvons être amenés à nous sentir dans le même sentiment d'exhibitionnisme que les deux protagonistes de la pièce. S et K, c'est un peu chacun de nous quand il s'agit de proposer un point de vue, une opinion et que la source de celle-ci a subit les affres du temps ou du diktat. Chili ou Europe, certaines espérances avaient leurs théoriciens. Ceux-ci disparus, seuls les écrits demeurent comme des mausolées dont les os/phrases sont soigneusement extraits pour être rongés par des discours qui plient, dévient, obscurantisent, pervertissent les propos originels.
Il est vrai que pour les deux grands théoriciens, Karl Marx et Sigmund Freud, la portée théorique de leur écrits était si importante en terme d'espoir que bien souvent les détracteurs d'aujourd'hui, mais pas seulement, se font encore plus virulents. Ainsi, ceux qui persisteraient à prendre ces théories pour références se voient presque obligés de se revêtir d'un imperméable pour ne pas se faire traiter de pervers tant les propos dévoyés des auteurs ont servi les pires attitudes et discours politiques.
La métaphore n'est en rien épuisée par ce qui précède mais donne une des directions de la mise en scène que j'ai choisie de réaliser. Bien entendu, la même question s'est posée vis à vis du texte : Qu'allons-nous en faire ?
Le mieux était donc de mettre en scène les questions et de rester exclusivement dans la situation proposée pour justement soutenir la métaphore comme d'ailleurs dans toute pièce de théâtre situationnel.
Christian Canot
55, rue de la Procession (Place Falguière) 75015 Paris