Prospéro, Duc de Milan, fut chassé du pouvoir par son frère Antonio (allié pour l’occasion avec le roi de Naples, Alonso). Abandonné avec sa fille de trois ans Miranda sur un rafiot en pleine mer, il a débarqué par miracle sur une petite île habitée par Caliban, fils d’une sorcière maudite.
Douze ans plus tard, un navire passe à proximité de l’île avec à son bord le Roi de Naples, son fils, Ferdinand, son Frère Sébastien, et Antonio ; le frère félon de Prospéro ainsi que quelques seigneurs, dont Gonzalo un vieil ami.
Avec l’aide d’Ariel, un esprit de l’air qui lui doit la liberté, Prospéro provoque par magie, une fantastique tempête qui jette sur le rivage tous ses ennemis… Dans cette île métaphorique du monde, va se dérouler sa vengeance, mais aussi se jouer à nouveau la tragi-comédie des trahisons pour le pouvoir, la rencontre amoureuse des enfants de ses ennemis.
Ceux-ci en souffrance vont errer en proie à une folie provoquée par les esprits entrainés par Ariel. Prospéro finira par pardonner et chacun retrouvera une “ juste ” place.
Prospéro, avec l’aide d’Ariel esprit de l’air, provoque par magie une fantastique tempête qui jette sur le rivage tous ses ennemis. Dans une île métaphorique du monde se joue la vengeance d’un homme qui fut bafoué par les siens… Devant la complaisance de son maître envers la souffrance de ses ennemis, Ariel l’invite à jouer avec lui les événements qui viennent juste de se dérouler.
Le Théâtre du Sable revisite tous les personnages de la Tempête à travers deux de ses personnages : Prospéro et Ariel. Dans une mise en scène associant théâtre et vidéo, Ariel conduit son maître à renouer avec son humanité.
L’adaptation nous donne une magnifique partition pour deux comédiens. Notre Ariel est en apparence un bouffon tendre. Notre Prospéro est un maître, joueur, manipulateur. Au cours du jeu les rôles vont souvent s’inverser. Les transformations se font à vu. Une cape qu’on détourne, une coiffure qu’on ébouriffe, un corps qui se dessine plus fortement, une voix qui se transforme et apparaissent ainsi tous les autres personnages de la pièce. Prospéro et Ariel s’amusent de leur caractère. Ils les incarnent, les caricaturent, se font prendre au jeu. Dans ce voyage de situation en situation, ces deux personnages se tiennent l’un l’autre.
En jouant avec deux espaces de projection (le cyclo de fond et le manteau deProspéro), en alternant projections de textures et projections de personnages, nous avons choisi la vidéo comme outil pour composer un univers en harmonie avec notre dramaturgie. Alors… Ariel fait apparaître Caliban dans le manteau de Prospéro et l’image de Caliban invective en direct son maître.
Ariel se transforme en harpie géante qui terrorise les images d’Alonso, Antonio, Sébastien qu’il tient lui même prisonniers dans le manteau. Prospéro dialogue avec sa propre image en Caliban. Ariel et Prospéro créent en jouant Antonio et Sébastien, les lancent sur l’écran où ils vont continuer à jouer la séquence tandis que sur le plateau Prospéro et Ariel jouent maintenant Antonio et Gonzalo.
Ils s’amusent de l’image de Ferdinand et de Miranda. La vidéo ici est vraiment un partenaire de jeu et participe d’un étonnant et parfois burlesque jeu de miroir. La création musicale soutien et rythme cet univers ludique et visuel comme undécor musical. Elle soutient harmonieusement l’univers magique qui sedégage de l’ensemble. Comme dans le conte, il ne faut pas expliquer. Il faut partager la saveur de l’histoire que l’on donne. Celle ci fait ensuite son chemin dans l’esprit de chacun.
Adaptation de Marie Paule Guillet & Etienne Guichard d'après William Shakespeare.
6, rue de la Folie Méricourt 75011 Paris