Au départ de cette querelle il y a le corps de l’épouse du laboureur, rendu à la terre.
« Elle était jeune, douce, mère de famille. Est-il normal que ce qu’il y a de plus beau au monde, de plus enjoué, de plus innocent, soit tranché dans son évolution par la mort ? » revendique le laboureur.
« Est-il concevable de réclamer justice et réparation pour une perte inscrite depuis l’origine des temps dans tout ce qui respire ? » rétorque la mort.
Le Laboureur de Bohême est un cri de révolte.
Un dialogue serré, intransigeant, entre deux forces, l’amour et la mort. L’une concrète, représentée par le laboureur ; l’autre abstraite. Tous deux luttent, pied à pied, mot à mot.
Chacune des phrases nous est connue. Nous les portons en nous, sachant qu’un jour nous aurons à les prononcer ; de nous-mêmes à nous-mêmes, car autrement comment parvenir à donner un sens à l’irréparable ?
Lumineux et dense, ce texte, écrit en 1400 en Allemagne, traverse six siècles en gardant sa puissance et son intensité et nous déconcert epar l’amplitude de l’écho qu’il trouve en chacun de nous.
Christian Schiaretti met en scène pour la deuxième fois, cette pièce avec une sobriété qui fait toute sa place au mystère.
Traduction de Dieter Welke.
« Christian Schiaretti a posé sur Le Laboureur la lumière chaude, solaire, presque verticale, de l’élu. » Le Monde
« C’est fort, intense, déchirant et pur. » Le Figaro Magazine
« Une somptueuse épure. » Les Échos
Le Laboureur de Bohême est un cri de révolte qui s’achève en prière. Du bouillonnement à la sagesse que s’est-il donc passé pour favoriser cette évolution ?
Lumineux et dense, ce texte, s’il aborde un sujet grave, le fait avec franchise et son énergie n’est pas celle du désespoir, au contraire. La douleur permet au laboureur, non pas de se répandre en lamentations, mais de poser les vraies questions.
Ce dialogue – de la fin du Moyen Âge – déconcerte par la rigueur de sa composition et l’amplitude de l’écho qu’il trouve en chacun de nous. Avec l’évidence des oeuvres parfaites, cette joute oratoire touche à l’essentiel.
Christian Schiaretti
1, place de Bernard Palissy 92100 Boulogne Billancourt