"Plus l'argent travaille,plus il est difficile de le déranger."
Début de la Révolution industrielle ; Toussaint Turelure et son fils Louis s'affrontent pour l'argent : celui que Toussaint gagne par des affaires louches, en profitant des nouveaux chemins de fer, celui que Louis doit à sa fiancée polonaise Lûmir, celui qu'il veut pour coloniser l'Algérie. Sichel, la maîtresse juive du père et Lûmir, qui veut se sacrifier pour sa patrie, guideront son bras vers le parricide.
C'est le portrait d'un monde qui n'hésite pas à transformer un antique monastère en fabrique de pâte à papier. C'est le portrait d'une époque imbue de sa modernité, où l'essor conjugué de la technologie, de l'industrie et de la finance couvre le territoire de voies ferrées, pendant que l'aventure coloniale prospère dans une Algérie fraîchement conquise.
Dans un tel contexte de férocité économique et de cynisme politique, la société se trouve réduite à une arène ou s'entredéchirent les intérêts particuliers. Au sein du microcosme familial, il s'avère alors que le parricide peut être la façon la plus rapide de résoudre les conflits de générations et les querelles financières. L'empoignade de Toussaint Turelure et de son fils ne serait au fond que le énième remake d'un immémorial combat de coqs, n'était la présence de deux admirables personnages féminins, la maîtresse de l'un et la fiancée de l'autre, qui, pour des motifs fort différents, se coalisent pour armer et guider le bras du fils et confèrent ainsi à cet homicide une complexité et une portée inattendues.
10, place Charles Dullin 75018 Paris