A l'aube de leur dernière traversée, deux coeurs en hiver vont s'apprivoiser avec humour et tendresse. Dans le cadre d'un établissement de cure, Lidia et Rodion redécouvrent la chaleur et les petites joies de la vie. Une histoire d'amour à la pointe du coeur. Simplicité et dépouillement sont les maîtres mots de cette comédie sentimentale.
Le coeur ne cesse de battre comme une partition musicale tout au long de cette histoire naïve et chaleureuse. Deux interprètes de talent nous emportent sur les rives lumineuses qui bordent Lipaïa. Embarquez avec eux !
Il y a dans cette comédie sentimentale un hymne à la vie formidable. Voilà pourquoi je monte aujourd’hui ce spectacle.
Dans cette société qui nous donne à vivre plus longtemps aujourd’hui, le visage de la vieillesse a changé. Le rapport à l’âge n’est plus le même. On envisage enfin la suite de sa vie avec plus de côté positif. Le troisième âge est devenu « un marché porteur », nos doyens sont plus autonomes, plus actifs et font tout à la fois figure de mémoire et sont acteurs de lien social.
Dans ce Bateau pour Lipaïa, Arbuzov nous dit que la vieillesse n’est pas ce temps des regrets et de la nostalgie paralysante ou sclérosante. Il est celui de la force de l’expérience qui permet d’avancer plus sereinement au travers des événements. Que demain est toujours possible car le propre de l’homme est de vivre inconsidérément.
Il pose aussi le problème du regard sur l’autre et de la solitude confrontée par celui dont l’entourage s’éclaircit avec le temps. Il n’y a pas de fantômes à regretter mais des absents qui nous soutiennent qui sont aussi ceux qui ont fait de nous ce que nous sommes, qui nous ont enrichis, nourris et fait éclore à nous mêmes.
Il donne aussi la légitimité des sentiments et du désir dans un autre âge de la vie. Le temps marque nos corps, nos visages mais le foyer de nos sentiments reste intact.
Vieillir et aimer ne sont pas incompatibles. Claudel disait qu’il fallait choisir : « Deux manières de vieillir : l'esprit qui l'emporte sur la chair, ou la chair qui l'emporte sur l'esprit. ». C’est le combat de Lidia pour redonner à Rodion, cette force qui est en lui et qu’il n’applique qu’à son travail alors qu’il peut se l’accorder aussi à lui. On pourrait aussi paraphraser une chanson de Charles Trenet : « c’est la vie qui va toujours, vive la vie, vive l’amour ». Car il n’y a bien que ces deux moteurs là qui emportent l’énergie humaine.
Dès lors, on concevra aisément que ce spectacle accorde une importance particulière à la lumière, à la réflexion, à la transparence avec juste ce qu’il faut d’éléments scéniques pour incarner ces différents lieux qui composent cette pièce. Ils sont réduits à l’essentiel pour légitimer le mouvement de Lidia qui ne supporte pas l’enfermement et qui, pour toutes portes fermées, trouvera une serrure ou au besoin l’effacera instantanément. Pour elle, comme pour moi, la lumière entre partout si petite soit-elle. Il y a toujours la place pour un rayon lumineux dans la vie.
Spectacle très intéressant . Un bon moment.
Pour 1 Notes
Spectacle très intéressant . Un bon moment.
20, rue Théodore Deck 75015 Paris