Trois portraits de femmes douloureuses mais toujours prêtes à rire, toujours pleines d'espoir, comme toutes les femmes de Tchékhov.
Il y a un côté Pic de la Mirandole chez Tchékhov. Il touche à tout. Tout
l'intéresse :
Dans Vania, le docteur s'inquiète de l'exploitation désordonnée des
richesses naturelles...
Un petit siècle après, les catastrophes écologiques survenues à l'Est justifient ses
craintes et ses objurgations. Amplement.
Dans le Royaume des Femmes, nouvelle dont cette pièce est tirée, c'est évidemment la condition féminine qui l'intéresse et particulièrement la vie de trois spécimens du «deuxième sexe», de générations différentes, de conditions diverses aussi. Egalement, douloureuses et toujours prêtes à rire. Toujours pleines d'espoirs, comme toutes les femmes de Tchékhov. Tantôt tragiques, tantôt burlesques, comme tous les personnages de Tchékhov.
Est-ce que les premières pièces connues de cet auteur : L'Ours, La Demande en mariage, Les Méfaits du tabac ne sont pas des farces ? Tout bonnement ? Mais le Domaine des Femmes est aussi fréquenté par les hommes.
Son héroine principale étant chef d'entreprise (eh oui ! il y en avait déjà, même en Russie), Tchékhov en profite pour évoquer les problèmes sociaux, les accidents du travail, la misère, les rigueurs du climat. Au passage, il fait l'éloge de la Science, puis en proclame aussitôt la vanité, dit son admiration pour Maupassant et enfin son appétit de la vie, quelle que soit son absurdité.
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