Le rideau s’ouvre : nous sommes à la Belle Epoque. Des comédiens répètent Le jeu de l’amour et du hasard. Dorante et Silvia, promis l’un à l’autre par leurs pères respectifs, ne se connaissent pas. Afin de se découvrir véritablement, chacun des fiancés a recours au même stratagème : pour leur première rencontre, c’est la servante de Silvia qui jouera le rôle de sa maîtresse et le valet de Dorante qui remplacera ce dernier. Les deux héros principaux seront cependant aux premières loges, puisqu’ils prendront chacun la place d’Arlequin et de Lisette, leurs serviteurs qu’ils ont chargés de les « représenter ».
Sans altérer le texte de Marivaux, le procédé voulu par les metteurs en scène souligne le jeu de masques. On assiste à une répétition générale dans un décor et des costumes qui paraissent empruntés à Feydeau. Peu à peu les costumes changent : les cocottes, les élégants portant monocle et haut de forme retrouvent les atours du XVIIIème siècle. Le café concert se dépouille de ses références Art Nouveau et revient au temps de Marivaux. Ainsi, peu à peu, les comédiens entrent sous les yeux du spectateur, dans la peau de leur rôle. A la fin du spectacle, chacun sera vraiment devenu autre, c'est-à-dire… son personnage.
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