Un monde peuplé de zombies. Une école et Mlle Geiss, institutrice, survivante. Coupée de toute communication humaine depuis deux ans, elle tient son poste, coûte que coûte. Dans sa classe aucun être vivant mais vingt-trois élèves… des enfants morts-vivants, victimes innocentes, qu’elle a extirpés de l’horreur et qu’elle protège.
Etouffant de solitude, assaillie par le doute et l’épuisement, Mlle Geiss assume dignement ses responsabilités. Elle opère sur tous les fronts : effroyablement consciencieuse, elle lave chaque nouvel arrivant pour lui donner un semblant de décence, l’édente et l’enchaîne aux autres pour éviter qu’il ne s’égare ; méthodique, elle profite de chacune de ses pauses pour faire de l’école une forteresse imprenable ; froidement elle élimine les adultes, voraces assaillants ; inébranlable quand la sonnerie retentit, elle fait la classe comme elle l’a toujours fait.
Peu importe le temps que cela lui prendra, pourvu que ses forces ne l’abandonnent pas. Mlle Geiss guette un sourire, un geste non spasmodique, la résurgence d’un soupçon de conscience dans le regard mort de ses élèves… l’impossible qu’elle se doit de tenter tant qu’il lui reste un souffle de vie, sa raison de survivre dans ce non-monde, son combat.
Première adaptation théâtrale de la célèbre nouvelle (This year’s class picture) de Dan Simmons, le jour de la photo de classe relate vingt-quatre heures de la vie de Mlle Geiss, institutrice ordinaire confrontée au pire et dont la détermination n’a d’égale que l’ampleur de la tâche à accomplir.
Traduction et adaptation : Dorothée Hardy et Violetta Wowczak.
3, rue des Déchargeurs 75001 Paris