C’est quoi, en quelques mots (va pour quelques phrases), Le remplaçant ?
Quelques commentaires anonymes sur la pièce
Le remplaçant est ce qu’on pourrait appeler un one man show comico-métaphysique à vocation humoristico-pédagogique, bref un genre qui n’existerait probablement pas sans cette pièce singulière.
La situation de départ est aussi simple qu’incongrue : un professeur remplaçant de philosophie se présente devant une classe de terminale, en prétendant que deux heures suffisent pour faire le tour du programme de philosophie, sinon de LA philosophie dans son ensemble : c’est ce qu’il appelle l’effet bi-philo-plus.
De quoi s’agit-il exactement ? A la classe maintenant de s’accrocher, et d’essayer de suivre le remplaçant dans la construction d’un puzzle dont il rassemble les pièces une à une. On a l’impression que c’est de plus en plus fou, c’est en vérité de plus en plus rigoureux. Le remplaçant mène ses élèves par le bout du nez, et on est amené à se demander s’il s’agit d’un canular, d’une prise d’otages, d’un exercice délibéré du professeur habituel qui oblige ses élèves à l’imaginer comme un remplaçant. Les spectateurs (les élèves) se voient ballottés entre ces différentes possibilités, jusqu’à ce que la dernière pièce du puzzle ‘révèle’ la véritable identité du remplaçant…
Pas d’inquiétude, Le Remplaçant est tout sauf une pièce intellectualiste maquillée en comédie. La pièce est accessible à tous, mais Yves Cusset, qui enseigne réellement la philosophie, y a simplement fait le pari de respecter le public pour ce qu’on voudrait trop souvent qu’il ne soit pas : des individus doués d’intelligence, capables de s’étonner et de rire de leurs peurs, du temps, du pouvoir, du désir, bref d’eux-mêmes et de leurs possibles remplaçants. On a affaire à un clown métaphysique, jongleur de sentiments et de concepts, un personnage à la fois touchant et surprenant qui, tout en se réfugiant derrière le caractère loufoque - qu’il ne cesse de reproduire - de la situation, devient progressivement le miroir de nos interrogations et le guide inattendu d’une authentique recherche de soi.
On ne va pas du comique au dramatique, du superficiel au profond, mais on se construit progressivement son propre cheminement, ponctué par une série de ruptures comiques, à travers la logique désarçonnante de ce personnage, qui est un joueur, refusant à tout prix de se prendre au sérieux, et qui est en même temps engagé avec tout le sérieux nécessaire dans la comédie de la vie.
Comédie poétique, Le Remplaçant n’oppose pas le sérieux des questions philosophiques au divertissement salvateur, mais sait que le rire est la pensée du corps, et qu’en lui repose ce pouvoir singulier d’étonnement face à l’envers des choses les plus ordinaires, ce pouvoir dont n’a jamais cessé de se nourrir la philosophie. C’est ce qui constitue l’une des motivations élémentaires de la création du Remplaçant : faire ressentir au plus près cette étrange affinité entre le rire et la pensée.
Durée de la pièce : ça dépend, mais on va dire en gros 70 minutes.
A défaut de commentaires de presse lors de la courte première série de six représentations, voici quelques commentaires à chaud de spectateurs, saisis au vol dans notre cahier de brouillon d’or :
« Un énorme bravo au comédien et au réalisateur. C’était extraordinairement merveilleux »
« Le temps passe vite avec un si beau texte »
« Merci pour ces instants d’intense bonheur. Des moments forts. Toute l’humanité se retrouve »
« Bravo à l’auteur-acteur pour un bonheur d’une heure sans remplacement »
« Un mariage exceptionnel entre l’humour et la philo. Merci et irremplaçable. »
« Bravo pour cette performance drôle et subtile. Encouragements pour la suite »
« Merci pour ces merveilleux moments philosophiques et poétiques »
« Quel talent ! Il faut jouer, rejouer ce spectacle, pour tous les petits crétins comme nous »
« Bravo et merci pour ce beau moment, drôle, touchant, profond »
« C’était peut-être trop court, ou pas assez long, ou bien comme ça, je sais pas, j’ai pas regardé ma montre »
20, rue Théodore Deck 75015 Paris