Il y a 20 ans, Aimé Jacquet gagnait la coupe du monde et Léa Girardet rêvait de devenir comédienne. Aujourd’hui, il est rentré dans l’histoire et elle est restée sur la touche… jusqu’au succès de ce spectacle mis en scène par Julie Bertin ! Léa Girardet s’est inspirée de la coupe du monde 98 pour écrire ce seule en scène où elle fait le parallèle entre sa carrière de comédienne au chômage, cantonnée à de petits rôles, et le dévouement obligé des footballeurs remplaçants, lors des grandes compétitions internationales.
Et la comparaison est saisissante ! La jeune femme déroule un véritable marathon théâtral en suivant les pas du sélectionneur de l’équipe de France dans un récit qui commence dans le vestiaire d’un stade, au cours d’un match. Le Syndrome du banc de touche est une déclaration d’amour à « la lose » et à tous ces moments de doutes qui nous poussent chaque jour à persévérer face à l’échec. Un spectacle drôle, émouvant et ravageur, qui fait du bien !
Par la Compagnie Hors jeux.
« De quoi continuer à fêter la seconde étoile des Bleus, vingt ans après. » Le Figaro - Sélection des spectacles les plus attendus du théâtre en septembre 2018
« Léa Girardet a du cran, de la lucidité et l’intelligence de naviguer avec tact entre son narcissisme blessé et ce qui lui reste d’entrain. Ce spectacle court, où elle dit mine de rien beaucoup sur ce métier parfois ingrat qu’est celui de l’actrice, c’est le sien. Il est radieux comme une renaissance. » Joëlle Gayot, Télérama TT
« Une pièce remarquablement bien jouée et écrite par Léa Girardet. Quand l’art sublime le sport. » LCI
« Léa Girardet s’est inspirée de la coupe du monde 98 pour écrire son nouveau spectacle, un seul en scène où elle fait le parallèle entre sa carrière de comédienne au chômage cantonnée à de petits rôles, et les footballeurs remplaçants, lors des grandes compétitions internationales - entre solitude doutes et espoirs. » TV5 Monde
« Dans le fond Le Syndrome du banc de touche est un spectacle très réussi sur l'échec. Sur ces destins qui se jouent à trois fois rien : celui ou celle qui entre sur le terrain de jeu (pelouse ou scène) et ceux qui restent, sur le banc de touche et ont pourtant du talent à revendre. » Médiapart
« Vingt ans pile-poil après le 12 juillet 1998, la comédienne Léa Girardet joue seule en scène Le syndrome du banc de touche. Dans ce spectacle qu'elle a elle-même écrit, la comédienne dresse un parallèle entre le destin d'une actrice au chômage et la situation des footballeurs remplaçants. » L'Équipe
« Un texte qui jongle entre humour et émotion. » La Terrasse
« À la fin du spectacle, Léa Girardet est elle même, et elle est Aimé. » Théâtrorama
« Notre avis : une réussite ! » Les 5 Pièces
« Une pépite de rentrée ! Un spectacle émouvant, fort, à l’humour ravageur. » Lamuse
« Elle nous émeut (et quand je dis « nous », je dis « je ») parce qu’il y a de l’espoir dans tout cela. » Ceci n'est pas un critique
« L’héroïne déroule un véritable marathon théâtral bourré d’humour et de poésie. » Presse Océan
« Drôle et touchant ! » Le Blog de Nestor
« Le meilleur spectacle de la rentrée programmé au Théâtre de Belleville ! » Les Glorieuses
Il s’agit ici de se demander quelle peut être la beauté de l’échec dans une société où la performance, la concurrence et la réussite nous sont données comme les seules lignes de conduite valable. Pourtant, il y a fort à parier que le succès se rencontre aussi en faisant l’expérience de l’échec...
« Tel joueur a raté sa carrière de peu ! Et rater sa carrière “de peu”, c’est déjà avoir du style. C’est même le comble du dandysme pour peu qu’on y mette un peu du sien. Il faut un minimum de style et de panache pour être un vrai loser. (...) La lose fait partie de la vie, elle est proche, omniprésente, tout simplement humaine. Le loser est mortel, comme nous. Alors magnifique ou pathétique il est notre frère, notre semblable et rate ce qu’on a soi-même raté. » “Pour l’amour de la lose” So Foot, Chérif Ghemmour, Août 2009
Le syndrome du banc de touche est une déclaration d’amour à “la lose” et à tous ces moments de doutes qui nous poussent chaque jour à devenir la personne qu’on devrait être.
Ce projet part d’une expérience personnelle : le chômage qui a suivi mes années de formation en tant que comédienne. Très vite, un sentiment de mise à l’écart s’est installé dans mon quotidien, m’enfermant dans un cercle vicieux d’inactivité. J’ai fini par nommer ce sentiment en effectuant un parallèle avec les footballeurs remplaçants qui passent plus de temps à encourager leurs co-équipiers qu’à fouler la pelouse. Ce spectacle ne parle pas du métier decomédienne, c’est une porte d’entrée pour questionner le “banc de touche” au sens large du terme : cette exclusion sociale et ce sentiment d’illégitimité qui se mettent en place quand on ne travaille pas. J’ai découvert des parcours de grands sportifs dont le destin a basculé du jour au lendemain et d’autres dont la carrière n’a jamais décollé. Le football a contaminé mon texte et l’a éloigné du côté autobiographique du seul en scène. Ainsi, le sport et le théâtre sont devenus un seul combat et la thématique de mon projet m’est apparu : la persévérance face à l’échec.
La figure d'Aimé Jacquet
Pour notre héroïne, l’entraîneur de l’équipe de France Aimé Jacquet est un repère de réussite : une sorte de “self-made” Stéphanois dont le parcours semé d’embûches et de déceptions lui servent de référence pour s’extirper de situations compliquées voire humiliantes. Beaucoup de journalistes ont critiqué Aimé Jacquet, peu croyaient en lui et pourtant...C’est cette détermination, cette résolution à croire en soi qui inspirent le personnage principal. Ainsi, en prenant comme référence l’entraîneur de l’équipe de France et les valeurs du sport qui lui sont chères (comme le collectif, l’entre-aide et la persévérance) l’héroïne parvient à mettre en place sa propre titularisation et à s’extirper du banc de touche.
La parole confisquée
Au fil du texte, l’héroïne est confrontée à des personnages dominants comme l’agent, la conseillère, la psychanalyste... L’échange est déséquilibré et se transforme inévitablement en un rapport de force. En tant que comédienne, elle dépend nécessairement du désir des autres et ce systématisme la pousse dans une zone de passivité. Ce schéma s’applique également aux sportifs de haut niveau qui dépendent des sélectionneurs, des marques, des médias voire même des supporters. L’indépendance et le positionnement personnel semblent compliqués dans ces deux domaines. Alors comment parvenir à retrouver une égalité dans ce rapport pré-établi ? Comment réussir à inverser le schéma ? Et surtout, comment retrouver une parole qui jusqu’ici nous a été confisquée ? Bien souvent, la partition féminine au théâtre est cantonnée à la sphère de l’intime. Avec ce projet je souhaite portée une parole moins attendue, en utilisant un sujet à priori typiquement masculin : le football.
La parole intime du sportif
En parallèle du parcours de notre héroïne, nous découvrons des histoires de footballeurs remplaçants. Ce n’est pas la parole officielle des conférences de presse que nous entendons mais bien la parole intime des joueurs professionnels (leurs pensées sur le banc, leurs doutes lors d’une interview...) Cette parole, proche de la confession, permet une identification non pas au sportif mais à l’humain. Le documentaire Substitute de Fred Poulet et Vikash Dhorasoo lors de la coupe du monde 2006 a été une source d’inspiration. On y découvre un joueur blessé qui tente de comprendre et d’accepter son statut de remplaçant.
Le football féminin
Que ce soit dans le domaine du football, de l’entreprise, du théâtre ou encore de la politique : la femme doit très souvent s’imposer dans un milieu majoritairement masculin. L’année 2019 sera marquée par la prochaine coupe du monde féminine de football. Il reste cependant un véritable travail de sensibilisation pour susciter l’intérêt du public. Le football féminin a toujours été relayé sur le banc de touche d’un point de vue médiatique. Aussi, nous nous arrêtons dans la pièce sur la figure de Gigi, première gardienne de but du Football Club Féminin de Reims. Là encore, à force de ténacité et de détermination, cette joueuse a réussi à s’imposer en tant que footballeuse, dans un milieu et à une époque où il était particulièrement difficile de percer. Force est de constater qu’il faudra encore de nombreux matchs pour que ces femmes soient reconnues à la hauteur de leur talent.
Une mémoire collective
Au fil des entretiens réalisés, je me suis rendue compte de l’impact de la victoire de la France lors de la coupe du monde 1998 dans notre mémoire collective. Ce souvenir extrêmement joyeux a marqué la plupart des Français (hommes et femmes confondus). Ce 12 juillet 1998, il n’était plus question de ballon, d’arbitre ou de banc de touche, il était question de bonheur et de rassemblement. Chacun sait où il se trouvait le soir de la victoire et les vingt années qui se sont écoulées n’ont rien enlevé à l’émotion et au panache du troisième but d’Emmanuel Petit !
Léa Girardet a su à la fois nous toucher et nous faire sourire dans ce joli spectacle, quel dynamisme!
Pour 1 Notes
Léa Girardet a su à la fois nous toucher et nous faire sourire dans ce joli spectacle, quel dynamisme!
Place Charles de Gaulle 78340 Les Clayes-sous-Bois