Une comédie avec chansons et piano
Nous avons rendu la musique à Feydeau !
La mise en scène
La compagnie
Ils en ont dit
Eugène Ribadier reproche à sa femme Angèle de le harceler sans raison, les frasques de son précédent mari l’ayant rendue follement jalouse. Mais les soupçons d’Angèle sont fondés. Une fois seul, Ribadier, ingénieur de formation, nous apprend qu’il commet ses infidélités grâce à un outil diabolique et mystérieux : « Le Système Ribadier ».
Le système est découvert par Thommereux, un ancien soupirant de Mme Ribadier revenu des îles et bien décidé à conquérir la belle. Sur ce arrive Savinet, le mari cocufié par Ribadier. Il se fiche que sa femme le trompe mais…
Tout est en place pour un festival de mensonges abracadabrants, de quiproquos et de lâchetés bassement mesquines.
A l’origine, au XVIIIème, le vaudeville était une pièce comportant des couplets chantés sur des airs connus. La concurrence de l’opérette au XIXème siècle a provoqué leur disparition. Nous avons voulu retrouver l’esprit original du vaudeville, en insérant des chansons accompagnées au piano qui ne sont pas l’un des moindres attraits de cette comédie délirante.
Notre choix s’est porté sur cette pièce injustement méconnue car elle résume à elle seule tout l’art de Feydeau. Ecrite en 1892, elle se situe précisément à mi-chemin entre les grandes constructions peuplées d’une multitude de personnages (La Dame de chez Maxim’s, Occupe-toi d’Amélie,…) et les farces conjugales acides écrites à partir de 1908 : le couple orageux formé par Eugène et Angèle Ribadier est véritablement au centre de la pièce.
De plus, le message de Feydeau est simple mais il y est asséné avec une force particulière : le menteur finit toujours par être victime de son mensonge. Tous les personnages en font l’expérience les uns après les autres. Le rire n’est jamais totalement gratuit et il s’appuie sur une vérité toujours très actuelle.
Notre mise en scène du Système Ribadier est une œuvre collective dans laquelle les talents ont pu se mêler et se compléter. Ludovic Laroche a imaginé l’univers enfantin de la pièce (décors et costumes) et l’ajout de chansons. Johanna Boyé, Marie Félix et Jérémie Graine ont dirigé les acteurs.
Malgré un choix esthétique décalé, nous avons voulu rester fidèles à l’esprit et au texte de Feydeau.
Direction d'acteurs
A l’instar de Robert Hirsch ou de Louis de Funès, les comédiens peuvent laisser libre cours à leur fantaisie et « en faire des tonnes », il suffit qu’ils soient absolument sincères.
Pour nous donner à voir du « mécanique plaqué sur du vivant » et atteindre le principal objectif de l’auteur : le rire.
Décors et costumes
De grands enfants, animés uniquement par leur recherche du plaisir et leur souci de l’apparence, s’agitent sous nos yeux et reflètent nos propres ridicules.
Les objets disproportionnés, les vêtements colorés, le décor semblable à une chambre d’enfant : tout l’environnement des personnages dément leur volonté de paraître adultes et respectables.
Les chansons
Le spectateur n’est plus au théâtre mais au cabaret. Nous l’immergeons dans un monde de comédie où les mensonges les plus énormes, les sottises les plus plates et les pires quiproquos sont dansés, chantés et accompagnés au piano.
Ce sont des comptines (Au clair de la lune, cadet Roussel,…) librement adaptées par Roger Pouly, le dernier pianiste de Charles Trénet, à la manière de différents genres musicaux (tango, gospel, slow rock,… ). Les couplets ont été écrits par Frédéric Land.
Nous avons voulu donner au public la comédie la plus drôle et la plus déjantée possible, qu’il prenne autant de plaisir à y assister que nous en avons à la jouer.
La Déjà compagnie est née en 1989 à l’Université. Résultat de six mois de travail, la création d’Otage, ô désespoir de Frédéric Lambert lie pour longtemps la plupart des participants.
En 1997, c’est autour du projet d’adaptation de Beautiful Thing de Jonathan Harvey que se focalisent les envies de Virginie Gravier, Anne-Christelle Masson-Migot et Frédéric Lambert. Le projet permet à l’association de voir le jour officiellement et les idées de bouillonner pour une activité reconnue.
La rencontre avec Ludovic Laroche en 2002 au Théâtre de la Madeleine est l’occasion pour Frédéric Lambert de participer à l’aventure du Système Ribadier par l’écriture des couplets et la participation financière de la compagnie.
" Une bourrasque d’énergie envahit scène et salle d’un bout à l’autre de ce spectacle ; la folie de Feydeau profite avec gourmandise de la fraîcheur de cette jeune troupe et son Système Ribadier se déroule loin des « systèmes conventionnels » du boulevard poussiéreux.
L’impertinence de ces jeunes comédiens passionnés s’acoquine avec celle de Georges Feydeau (…100 ans plus tard) pour notre plus grand bonheur. "
Philippe Uchan
14 bis, rue Sainte Isaure 75018 Paris