Leïla Haddad rend hommage à ce mythe qu'est Oum Kalsoum, la chanteuse égyptienne adulée dans tous les pays arabes, dont elle est l'un des éléments fédérateurs. Sa danse est inspirée par le poème Zikrayat (« La mémoire »), écrit par Ahmed Rami pour la diva ; mémoire de tous les peuples arabo-berbères.
Le peuple crée dans sa jungle quotidienne. Le corps, la musique, le chant s'enchevêtrent pour honorer la vie : le sacré apaise les âmes folles, transcende les consciences et leur porte l'éternité.
Le peuple, son identité révélée au travers de sa mémoire conquise, reconnaît celle qui, fédératrice, aura su réunir les morceaux de leur âme dispersée. Mémoire des peuples arabo-berbères, histoire, souvenir pour l'éternité.
" ... des souvenirs m'ont envahi à l'horizon de ma fantaisie comme un éclair qui illumine les ténèbres... Zikrayat Zikrayat... " Ahmed Rami pour Oum Kalsoum.
A travers Oum Kalsoum, omniprésente dans les cafés populaires des pays arabes, Leïla Haddad glorifie aussi le peuple. Dans Zikrayat, la chorégraphe/danseuse juxtapose et fait vivre musiques savantes classiques et musiques populaires.
La Diva, d’origines modestes, commença à chanter à 13 ans sur des scènes populaires, déguisée en garçon. Plus tard, elle sera accompagnée par d’imposantes formations orchestrales.
Ainsi en est-il pour Zikrayat, une première partie enracinée dans l’âme populaire et une deuxième, accompagnée par des musiques plus savantes, avec tout au long le chant d’Oum Kalsoum comme fil conducteur.
Sur la voix de la chanteuse, Leïla Haddad a souhaité effacer l’individualité des danseurs par des jeux d’ombres subtils. Reste le mouvement, pur et savant, qui épouse les volutes de la voix de « l’Astre de l’Orient ».
Le style de Leïla Haddad s’exprime de manière explosive dans cette dernière création. Elle traque le « Tarab », un état de transe et d’extase donné par la musique qui conduit le spectateur dans un paysage onirique où les sons répondent de manière symbolique aux couleurs.
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