Une rencontre improbable… Les vies de deux femmes dont les destins s’entrechoquent, deux siècles les séparent : Jane Austen, 1808 et Rebecca, 2008. Une découverte sur la vie secrète de Jane Austen va mener Rebecca sur une enquête dont elle ne soupçonne pas les répercussions sur sa propre vie.
Celle qu’elle a vécue…
Tout commence avec Rebecca qui découvre une lettre en restaurant un tableau. Excitée par cette découverte, elle entame une investigation sur la romancière et découvre alors qu’en 1800, Jane Austen a fait le choix du célibat, a rejeté toutes les valeurs sociales de son temps, a accepté de vivre dans la misère dans le seul but d’écrire et a su braver les préjugés de son temps en devenant romancière.
Celle qu’elle a rêvée…
L’adaptation se penche sur les conflits que doivent traverser les femmes avant de trouver leur place dans la communauté et par conséquent, parce qu’il est à la base de toute ressource économique pour elles, le mariage est un thème récurrent dans l’oeuvre austenienne. L’adaptation met en parallèle deux destins de femmes artistes, deux « drames » : celui de Jane Austen et celui de Rebecca. Ici, ce n’est pas le drame qui est mis en exergue mais le résultat qu’il produit : la création artistique. Mettre en scène ces deux destins nous permet de nous interroger sur le rapport entre création et identité, entre l’oeuvre et la vie, l’art et la réalité.
Celle qu’elle a écrite…
Pour Jane Austen, l’écriture fut un vrai choix de vie et de carrière : elle s’aventura pas à pas dans le commerce de l’activité littéraire même si ce n’était guère un « territoire convenable » pour une femme. C’est une artiste qui, au XVIIIème siècle, eût le courage d’assumer sa vocation. Car devenir auteur, pour une femme de cette époque, constitue un acte féministe et une gageure.
Rebecca, quant à elle, est confrontée à un deuil, celui de son père. Ce deuil n’est qu’un moyen pour conduire Rebecca vers une certaine liberté de création… Car que fait-on quand une vie s’arrête ? On en commence une autre. Jane fait apparition dans l’inconscient de Rebecca pour l’aider à surmonter sa douleur face à ce deuil et à l’utiliser pour se révéler en tant que peintre.
« L’unique grande désillusion de sa vie », c’est ainsi que Virginia Woolf décrit l’histoire d’amour de Jane Austen. La source d’inspiration qui donna naissance aux romans de Jane Austen tient en partie à son idylle avortée avec un jeune irlandais, Tom Lefroy. Jane Austen avait vingt ans, elle dansa avec lui l’espace de quatre bals, ils partagèrent quelques lectures et s’aimèrent.
Mais le flirt prit fin brutalement, les héros ne pouvant échapper aux réalités financières et sociales de leur temps. Elle fut abandonnée et, plutôt que de rechercher un mari – seule possibilité de carrière pour une femme à cette époque – elle devint écrivain. Cette expérience avec Tom Lefroy fut cruciale et douloureuse pour la romancière. Dès lors, elle façonna chacun de ses héros à son image…
Une vie sans éclats mais non sans chagrins ; Jane Austen a sublimé une déception amoureuse en donnant au monde six des plus grands romans de la littérature anglaise. Notre enquête est menée par le personnage de Rebecca, jeune restauratrice de tableaux. Elle guide le public dans ce voyage qui lie deux siècles avec le point de vue d’une femme de 2008.
Les deux espaces du décor sont à la fois les lieux de travail et d’habitation pour les deux personnages. L’atelier de Rebecca en 2008 est juxtaposé au guéridon et à la chaise campagnarde du cottage de Jane Austen en 1808.
Les lumières dessinent l’espace émotionnel de chaque femme : la jeunesse de Jane est vécue dans les tons bleu nuit et à la chaleur des chandelles. Les lumières de Rebecca sont feutrées et chaleureuses.
6, rue Pierre-au-Lard 75004 Paris