Avec ce deuxième album Armelle Dumoulin continue à creuser le sillon de sa langue particulière avec épure et une tendance plus rock.
Dans le duo qu’elle forme désormais sur scène avec Gaël Delpech, l’énergie punk et limite garage de celui-ci met en valeur l’écriture poétique et coupante de l’autre. Elle écrit aussi davantage de mélodie, et s’accompagne maintenant à la guitare.
Les arrangements d’Antoine Sahler, basés sur une classique formation basse-batterie-claviers de bout en bout, ornent de contrechants délicats cette énergie qui nous appelle immédiatement.
Au fil des chansons, cette façon qu’elle a d’interroger le monde et la poésie se pose de façon charnelle et directe, tout est en tension entre la délicatesse crue de l’écriture et la fougue d’un cheval dompté avec élégance. Certains verront passer les silhouettes aimées de Marianne Oswald, des Rita Mitsouko ou de Brigitte Fontaine.
On retrouve ici son chant particulièrement incarné et les mélodies claquent comme des évidences le long de cet album, dans lequel la musicalité du souffle et du mot prend toute sa place. Les apparitions solaires de Bertrand Belin, présent aussi le long de l’enregistrement ajoutent du grain à cet album singulier qui vient simplement résonner en chacun d’où qu’il vienne.
« A son écoute, mon esprit et mon cœur furent enfin frère et sœur. » René Servant