Opéra bouffe en 3 actes
L'ouvrage
La compagnie Les Brigands
La princesse de Grenade doit épouser le prince de Mantoue. Le comte de Gloria-Cassis la mène en Italie pour y recevoir la dot de trois millions. Mais une bande de brigands désoeuvrés entendent s’inviter à la fête.
La Cie Les Brigands, fidèle à l’Athénée pour la cinquième saison, se devait d’interpréter cet ouvrage éponyme. Parmi les chefs-d’oeuvre d’Offenbach écrits sous le Second Empire, on distingue les titres féminins (La Belle Hélène, La Périchole, La Grande Duchesse de Gerolstein) des ouvrages dits "collectifs" tels que Orphée aux Enfers, La Vie parisienne et Les Brigands.
Ce dernier est à la fois le plus tardif (il est créé en décembre 1869 quelques mois avant la chute du régime) et sans doute le moins populaire. Pourtant, Offenbach et ses librettistes y livrent une ultime et savoureuse charge dans la satire de cette société qui les a tant fêtés. On y raille la haute finance (l’air du caissier), la mode espagnole en vogue à la cour (Il y a des gens qui se disent espagnols), la futilité des têtes couronnées, la vanité de la diplomatie et l’inefficacité de la force publique (les carabiniers, rendus célèbres par le bruit de leurs bottes, arrivent toujours trop tard).
"Je demande des situations à mettre en musique, le public se fatigue des petits refrains et moi aussi" écrit à ses librettistes Offenbach, toujours décidé à transcender les genres et imposer un véritable théâtre musical. Le résultat est impeccable de drôlerie corrosive et de trouvailles musicales.
Opéra bouffe en 3 actes créé le 10 décembre 1869 au Théâtre des Variétés à Paris. Version pour 15 chanteurs et 15 musiciens.
Livret : Henri Meilhac et Ludovic Halévy
Direction musicale : Benjamin Lévy
C'est au cours de l'été 1869, alors qu'Offenbach se rend depuis Nice à Baden-Baden, via Gênes, que ces Brigands furent commencés. Comme d'habitude, il ne cesse de harceler ses librettistes pour qu'ils lui fassent parvenir d'urgence les textes qu'ils ont mis sur pied. La partition est pratiquement achevée après sa cure dans sa villa d'Etretat, mais comme toujours, il fera, au cours des répétitions, de nombreuses modifications et de "petites coupures".
Les Brigands entrent alors en répétitions, mais cette fois, Hortense Schneider ne figure pas à l'affiche : après l'échec de La Diva, où son final avait été sifflé, elle était partie pour l'Egypte retrouver son royal amant Ismaïl Pacha. C'est donc Zulma Bouffar qui hérite du rôle travesti de Fragoletto. Les autres principaux rôles sont tenus par Mlle Aimée (Fiorella), José Dupuis (FaIsacappa), Léonce (le caissier Antonio), et Baron (le chef des carabiniers).
L'ouvrage est acclamé dès sa création et ce n'est que justice : le livret est l'un des plus savoureux qu'aient jamais écrit Meilhac et Halévy, plein de gaieté, de rebondissements, émaillé d'expressions qui n'ont point perdu de leur actualité, telles que " Il faut voler selon la position que l'on occupe dans la société… ".
Les contemporains pouvaient d'ailleurs y reconnaître des allusions à des personnages bien connus, comme le banquier Mirès pour le rôle du caissier ou l'entourage de l'impératrice dans les couplets : "Il y a des gens qui se disent espagnols / Et qui ne sont pas du tout espagnols ".
La musique ne le cède en rien, bien au contraire. Offenbach s'en expliquait lui-même dans une lettre à Meilhac et Halévy : " Je me demande des situations à mettre en musique et non pas des couplets comme dans Le Château à Toto ou La Diva. Le public se fatigue des petits refrains et moi aussi ".
Tout serait à citer dans cette partition : l'air de Fiorella et le grand final du 1er acte, le chœur d'entrée en canon et le duo du notaire du 2° acte, ou l'air du caissier du 3° acte.
Joués sans interruption jusqu'à la clôture annuelle de l'été 1870, Les Brigands font aussi la réouverture le 2 août, mais les Variétés, comme tous les théâtres, sont de nouveau fermés le 14 août : la guerre vient d'éclater.
La carrière de cet ouvrage ne s'arrête pas là : il est monté dès le 24 septembre 1870 à... Berlin ! Puis, dans le monde entier : à Vienne et New York dès 1870, Londres en 1871, Milan en 1872, etc. On trouve également des versions en hongrois, finlandais, tchèque ou norvégien !
Les Brigands méritent au même titre que La Belle Hélène, Orphée aux Enfers, La Grande Duchesse, La Vie Parisienne ou La Périchole, de figurer au " hit-parade " des œuvres de Jacques Offenbach.
Et pourtant, la postérité les a quelque peu oubliés ces dernières décennies. On notera toutefois quelques productions récentes à l'Opéra de Lyon en 1988, à l'Opéra de Metz (1983), du Grand-Théâtre de Genève (1986) et de l'Opéra Bastille (production du Nederlandse Opera,1992), cette dernière ayant été reprise par plusieurs grandes scènes.
La compagnie Les Brigands est créée en 2001 par Loïc Boissier avec Nicolas Ducloux et quinze chanteurs issus du Choeur des Musiciens du Louvre. Benjamin Lévy dirige et Stéphan Druet met en scène.
Avec le soutien de la Fondation France Telecom, de l’ADAMI, de la SPEDIDAM et de la Scène Nationale de La Rochelle notamment, ils donnent de 2001 à 2004 trois ouvrages méconnus d’Offenbach : Barbe-Bleue, Geneviève de Brabant et Le Docteur Ox.
La compagnie s’attache ensuite au parolier Albert Willemetz et remonte deux succès de l’Entre-deux-guerres : Ta Bouche de Maurice Yvain en 2004 puis Toi c’est moi de Moïse Simons en 2005, deux spectacles nommés pour les Molières. En 2006, la compagnie est en tournée avec Ta Bouche puis avec Toi c’est moi.
Elle crée en août 2006 La S.A.D.M.P. (de Beydts) et Chonchette (de Terrasse).
Benjamin Levy est un musicien et un chef talentueux. Il dirige en sachant allier fougue et précision. Il communique sa passion et offre au public, du néophyte au plus averti, le plaisir de la musique à écouter et à voir!
Benjamin Levy est un musicien et un chef talentueux. Il dirige en sachant allier fougue et précision. Il communique sa passion et offre au public, du néophyte au plus averti, le plaisir de la musique à écouter et à voir!
16, place Stalingrad 92150 Suresnes
Navette gratuite Paris - Suresnes : Une navette est mise à votre disposition (dans la limite des places disponibles) pour vous rendre aux représentations du Théâtre.
Départ de cette navette 1h précise avant l’heure de la représentation (ex. : départ à 19h30 pour une représentation à 20h30), avenue Hoche (entre la rue de Tilsitt et la place Charles de Gaulle-Étoile), du côté des numéros pairs. À proximité de la gare Suresnes-Longchamp (Tram 2), la navette peut marquer un arrêt sur le boulevard Henri-Sellier (à l’arrêt des bus 144 et 244 (direction Rueil-Malmaison), 25 minutes environ avant la représentation. Faites signe au chauffeur.
La navette repart pour Paris environ 10 minutes après la fin de la représentation, et dessert, à la demande, l’arrêt Suresnes-Longchamp, jusqu’à son terminus place Charles de Gaulle-Étoile.