C'est ici le drame de la jeunesse confrontée à l'amour : Cœlio, l'idéaliste amoureux, se refuse à franchir le cap de l'âge adulte. C'est Musset à l'âge de 17 ans. Octave le libertin désabusé lui succède, il se rit de tout mais sait faire prévaloir son amitié pour Cœlio. Et enfin, Marianne la conformiste, dont le "caprice" sera la source du drame. Il y a chez chacun d'entre nous cette envie de tomber amoureux, de s'abandonner à l’autre. Les blessures amoureuses laissent des traces. Musset offre la sienne à une foule curieuse, qui finalement lui ressemble. Une blessure est une chose que l'on porte en soi, souvenir d'un passé qui nous fait appréhender l'avenir, rien de plus. Mais pouvons nous vraiment faire autrement de vouloir aimer et être aimé ?
Les caprices de Marianne, à travers sa modernité est une œuvre essentielle du Théâtre Romantique. Transposé dans l'Italie des années 80, ce drame de la jeunesse trouve un souffle nouveau à travers ses personnages entre idéalisme et résignation, révolte et espérance.
Quand le mot "rêve" est banni notre vocabulaire ou banalisé, que faire de nos émotions ? Comment se sentir vivant ? Comment se construire dans un monde complexe qui nous effraie ? Que faire de nos forces ? Comment concilier notre caprice d’idéal et notre rancœur envers le monde et ses cruautés ? Ses questions d’adolescents étaient déjà celle de Musset. Avec lucidité, Musset, entre idéal et débauche, pousse ce cri désespéré d’adolescent perpétuel qui résonne encore avec tant de modernité chez les êtres en construction que sont les adolescents. Le romantisme est-il mort aujourd’hui ?
Dans un souci de fidélité à Musset et son époque, travailler a rapproché nos deux époques.
Avec sincérité et humilité, restituer au texte de Musset toute sa modernité, sa fraîcheur comme sa violence. Le choix des années 80 donne a la mise en scène une esthétique cinématographique, centrant l’attention sur la vie intérieur des personnages; il apporte aussi un rythme proche du théâtre contemporain, et une tonalité violente propre à l’époque moderne. Je vous invite à redécouvrir Musset et son insolence, lui que l’on surnommait, l’enfant terrible du romantisme.
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