Les caprices de marianne

Avignon (84)
du 6 au 28 juillet 2001

Les caprices de marianne

CLASSIQUE Terminé

Dans une Naples de fantaisie romantique, se déroule l’éternel jeu de l’amour et du hasard. Coelio le passionné aime Marianne sans espoir. Son ami , Octave, l’aventurier libertin, intercède en sa faveur. Marianne, jeune épouse du juge Claudio, méprise l’amour de Coelio et s’offre à Octave.


Présentation
Intentions de mise en scène
Le parti-pris
La compagnie du loup

Présentation

Dans une Naples de fantaisie romantique, se déroule l’éternel jeu de l’amour et du hasard. Coelio le passionné aime Marianne sans espoir. Son ami , Octave, l’aventurier libertin, intercède en sa faveur. Marianne, jeune épouse du juge Claudio, méprise l’amour de Coelio et s’offre à Octave qui la repousse. La Jalousie du vieux magistrat mettra une fin tragique à cette quête amoureuse. La mort de Coelio renverra chacun à sa tristesse et à son malheur de ne pouvoir vivre l’amour.

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Intentions de mise en scène

Un drame romantique :
Présentée par Musset comme une comédie, la pièce relève d’un genre à part. Alliant la bouffonnerie et le marivaudage à une tension tragique, elle pratique le mélange de genres et de tons préconisé par Victor Hugo dans la préface de Cromwell, manifeste du drame romantique.
Le schéma dramatique épouse les mouvements d’une quête amoureuse vouée à l’échec. Les multiples rencontres ne sont finalement que des formes de fuite aboutissant à la solitude et à l’exil. Mais c’est aussi une quête de soi qui trace au fil de l’intrigue un parcours dramatique très riche en transformations pour les personnages. Ceux-ci lèvent progressivement le voile d’une identité d’apparat, masque de convention ou de protection, pour s’acheminer vers la transparence de leur être. La parole démasque le simulacre et désigne la vérité profonde des êtres.
Un drame actuel :
Si cette pièce apportait un lyrisme neuf aux états d’âme romantiques, elle me semble dégager encore aujourd’hui une dimension sociologique à la portée satirique.
Ainsi, ai-je été frappé par la modernité de certains des thèmes, qui transparaissent derrière cette histoire d’amour impossible : le rêve brisé de l’adolescence, le conflit de générations qui opposent vieux nantis installés et jeunes sans ressources qui voient leurs rêves entravés par leurs aînés, l’incompréhension qui empêche toute véritable communication entre les êtres, toute communion entre les âmes, la difficulté et l’impossibilité de se comprendre soi-même et de se construire une identité qui permette le bonheur.
Et par-dessus tout, il m’est apparu que ce drame existentiel était aussi une réflexion sur la condition féminine. Il est vrai que Les Caprices s’inscrivent dans un siècle marqué par la question féminine. Si le féminisme ne devient un véritable mouvement qu’à partir de 1789, c’est entre 1830 et 1848 que l’action féministe atteint son apogée et se double de préoccupations socialistes. Marianne vit dans un monde d’hommes. Elle est assimilée à un objet : de propriété par son mari, représentant de l’ordre moral bourgeois, de désir pour Octave le libertin, ou d’idéal pour Coelio. En osant parler d’amour, elle se révolte et acquiert sa liberté énergiquement.

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Le parti-pris

 " Le corps a ses raisons que la raison ignore. " 
Avec les Caprices de Marianne, je souhaite donc mettre en lumière une certaine comédie du monde, qui est en fait une tragédie des conventions sociales, qui étouffent la vie, l’amour et l’idéal, où le personnage de Marianne dénonce la soumission de la femme aux préjugés masculins.
La pièce a été publiée en 1833, dans un contexte social fait de mécontentement et de revendications violentes réprimées par un ordre moral qui enferme chaque classe sociale et chaque sexe dans un rôle et une fonction bien définis. Musset a situé l’action à Naples, et, en revendiquant une liberté totale de création, la déroule sur deux actes dans au moins six décors différents.
Je transposerai l’action au XXème siècle dans les années 50 ou 60, riches elles aussi en mouvements sociaux et surtout en conquêtes féministes (l’avortement, la pilule,…), et où la jeunesse revendique la liberté des corps.
En lui donnant le ton d’une comédie italienne du cinéma en noir et blanc des ces années-là (voir la comédie tragique avec Trintignan et Gassman, Il Fanfarone) et l’esthétique « nouvelle vague » ( A bout de souffle ), j’insisterai sur l’agilité et la vivacité du dialogue, évitant le piège de son lyrisme, pour lui donner la simplicité du langage parlé.
Dans une Italie mentale, jouant sur le pittoresque des atmosphères mais aussi sur les archétypes masculins qu’elle évoque, le jeu de l’amour et du hasard se déroule sur fond de pouvoir autoritaire et d’interdiction de jouissance. La raison des plus puissants semble l’emporter contre les adolescents qui tentent de s’émanciper ou au contraire refusent de grandir. Mais dans la dernière scène, devant le tombeau de Coelio, que je vois, non pas dans un cimetière, mais sur une plage, sous un soleil torride, les corps, sous l’emprise de l’éveil du désir, exprimeront la possibilité d’une voie naturelle à l’amour.

Jean-Marc Galéra

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La compagnie du loup

Le théâtre, c’est simple. Des acteurs, des spectateurs. Je suis acteur. Je me nourris de rencontres. La rencontre avec le public est pour moi le moment le plus beau dans mon travail de comédien. Et, on le sait, ce moment est toujours unique. J’aime qu’il se prolonge. J’aime qu’il se répète, à la fois neuf et semblable. Mais aujourd’hui, il y a tant de “médiateurs” entre l’acteur et le public que le rendez-vous est souvent conventionnel et fabriqué. Le rendez-vous est parfois manqué à force de se casser le nez sur des barrières économiques. Pourtant, le Théâtre, c’est plus simple. Des spectateurs, des acteurs. Une rencontre exigeante, le plaisir de s’y abandonner, et le bonheur de jouer.

Depuis 1984, j’ai abordé des genres aussi différents que le “théâtre d’intervention”, le “drame” ou le “clown”, et depuis 1992, des oeuvres du patrimoine classique et contemporain. L’errance est un travail de chercheur de sens, qui m’a conduit à fonder la compagnie du Loup pour avoir un espace de liberté, où créer un répertoire qui cherche à comprendre les liens qui nous unissent les uns aux autres, qui unissent une génération à une autre.
Le théâtre n’est pour moi ni une marchandise ou un objet de consommation, ni un lieu ou un moyen de se “distinguer”. C’est une fête civique, celle de la liberté et de l’intelligence, de la sensibilité et de l’amour, une fête où l’on célèbre, comme dit Louis Jouvet, “le seul libre échange dans l’univers, celui des sentiments et des idées”.

Jean-Marc Galéra

Un théâtre d’acteurs pour une école du spectateur - un répertoire vivant :

en cours 2001 Antigone de Jean Anouilh, mise en scène Jean-Marc Galéra
2000 : Les Caprices de Marianne d’Alfred de Musset, mise en scène Jean-Marc Galéra
1999 : American Buffalo de David Mamet, mise en scène Jean-Marc Galéra
1997 : Premier amour de Samuel Beckett, mise en scène Charles Lee, avec Charles Tordjman.
1996 : Knock de Jules Romains, mise en scène Régis Gayrard, assisté de Charles Lee,
1995 : Amok de Stefan Zweig, mise en scène et adaptation Régis Gayrard
1995 : Le Gardien de Harold Pinter, mise en scène et adaptation Régis Gayrard
1994 : La Chute d’Albert Camus, mise en scène et adaptation Régis Gayrard
1992  : Le Horla de Guy de Maupassant, mise en scène et adaptation Régis Gayrard

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Informations pratiques

Luna

1, rue Séverine 84000 Avignon

Spectacle terminé depuis le samedi 28 juillet 2001

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