Hoffmann est un jeune homme romantique, cupide et naïf. Il croit en l'amour. Trois
fois. Et trois fois le diable au corps et au cur, Hoffmann joue sa vie, qui se joue
de lui.
Elle l'enchaînera à un destin pire que la mort, prisonnier d'un miroir sans reflet, à
jamais piégé au creux de ses illusions et d'une image qui a perdu son âme.
Offenbach est en scène, sa marionnette est là, à la fois témoin, auteur et acteur de
sa propre création. Par ce jeu des miroirs, j'ai voulu donner un souffle fantastique
supplémentaire à cet opéra de la dérision qui se joue de rires en drames, dans un
décor romantique non dénué de charme et d'ironie. Les marionnettes sont manipulées à
vue, selon la technique des marionnettes japonaises. Elles sont à nous comme nous sommes
à elles. Notre jeu s'inscrit dans un mode burlesque façon "Commedia d'ell
Arte", forme théâtrale à notre avis la plus aboutie pour rendre humain ce qui
n'est que de bois, et par là, vous rappeler à votre enfance. Alors entre nos mains et
vos yeux l'inerte devient démesurément vivant.
Et le diable en rit encore.
Rafaël Estève
6, impasse Lamier (angle 8 rue Mont Louis) 75011 Paris