Comme chaque année, Serge et Barbara passent l’été dans leur résidence secondaire et retrouvent leurs amis, eux aussi en villégiature. Avocat, médecin, ingénieur, femme au foyer, ces estivants se sentent comme en vacances de leur propre personne, confrontés au sentiment de passer à côté de l’essentiel, d’avoir trahi leurs serments les plus intimes, de devenir étrangers à eux-mêmes. Alors on trompe son ennui dans le lit d’un autre, on colporte des ragots, on s’affronte publiquement sur des questions sociales et politiques, on boit, on chante...
Des scènes courtes, aux dialogues incisifs, s’enchaînent sur un rythme enlevé, projetant les uns et les autres vers un séisme qu’ils n’avaient pas vu venir. Aux confessions intimes, déclarations tremblantes et rendez-vous secrets succèdent les accusations violentes, les coups d’éclat et les révélations bouleversantes.
Avec subtilité et acuité, Gorki sonde les abîmes de la psychologie humaine et analyse les contradictions de ses personnages éperdus d’amour et rêvant d’une vie meilleure mais lâches et irresponsables. Il sait dire la vie dans ce qu’elle a d’ordinaire et aussi de magnifique. Sa pièce touche par ses portraits d’une grande humanité et par sa volonté de dépasser la vulgarité du quotidien afin, écrivait-il, de « donner des rêves à l’âme ».
Joué pour la première fois dans une nouvelle traduction d’André Marcowicz Les estivants sera prochainement éditée par Les solitaires intempestifs.
Par la Compagnie du Passage.
Rue Giraud 26100 Romans sur Isère