Les jaloux

Paris 18e
du 29 mai au 3 juin 2000

Les jaloux

Deux séries de courtes pièces de jeunes chorégraphes.

Les 29 et 30 mai à 20h30
Les 2 et 3 juin à 20h30

Les 29 et 30 mai à 20h30

Gang PENG, Le chant du geste II

Avec Le Chant du Geste II, j'ai souhaité développer, sous la forme d'un duo, un extrait de la pièce initiale Le Chant du Geste. C'est l'histoire d'une rencontre, celle de deux énergies, de deux humanités. Simplement vêtu de sous-vêtements d'inspiration orientale, les danseurs se font face sur une scène dépouillée. L'espace est construit autour d'un axe central, un point d'attraction autour duquel s'enroulent les trajectoires, se formulent les flux et reflux de la rencontre.

Une marche silencieuse d'une profonde respiration brouille nos repères de temporalité. Les pieds s'ancrent dans le sol, réaffirment la réalité du corps à travers sa pesanteur. L'homme fait un retour à sa source, évacue tout artifice du geste. Le corps expérimente ses extrêmes. Lorsqu'il condense son champ d'énergie, il se tend. Si son rythme interne est dilaté, il se relâche, parfois jusqu'à la chute. Ces éléments intangibles, qui sont en dessous du geste, qui se situent avant le mouvement, j'ai cherché à les saisir.

Gang Peng

Hélène MARQUIE, Brouillon pour une lettre à D.B.

Lettre pour...
Brouillon pour une lettre à....
Projet pour le brouillon d'une lettre à...
Danse pour Djuna Barnes.

La danse frôle et laisse se dérober, sans trace. Elle peut donc faire entendre les voix d'une écrivaine qui voulait qu'on l'aime et qu'on la laisse tranquille , pour laquelle le silence prolonge l'expérience et lui donne, lorsqu'il finit par mourir, cette dignité qui est le propre de ce qu'on a effleuré, mais pas violé.** Il s'agit de prêter un corps à l'écriture de Djuna Barnes, de partager un espace, un temps et nos souffles. J'ai laissé la sensation et la mémoire flotter, jouer dans la danse et travailler son émergence ; pour devenir l'interprète d'un voyage que je n'ai pas écrit ou que j'ai oublié, et me laisse pourtant plus proche de ma danse que jamais.
* Le bois de la nuit.
** Theatre Guild Magazine (1931).

Hélène Marquié

Mourad BELEKSIR, Un chant dur les situations

Là où le monde réel se change en simples images, les simples images deviennent des êtres réels et les motivations efficientes d’un comportement Hypnotique. A mesure que la nécessité se trouve socialement rêvée, le rêve devient nécessaire, le spectacle est le mauvais rêve de la société moderne enchaînée, qui n’exprime finalement que son désir de dormir. Le spectacle est le gardien de ce sommeil.

Les 2 et 3 juin à 20h30

Andrea SITTER,Vivace et Felicitas

Vivace
Il était une fois en Italie ou ailleurs, Là, il se trouvait une maison avec un balcon. En bas, une cour ou une plage. Derrière la maison, la lune.Ronde et pâle, aucune étoiles. Dans vivace, il y a la vie, mais pas loin se trouve la mort ; il y a des mots qui sortent de la tête et la danse qui sort des pieds – au milieu le cœur bat.Pourquoi a-t-elle fait semblant d’être morte ?
Felicitas
Comment s’envoler sur un oiseau blanc au son du violon ? Etre à deux, être seulement ensemble et faire un adieu, chacun avec son geste. Le noir et le blanc dans un rituel vertigineux, et vertical aussi. Elle danse pour noyer ses doutes.

Gabriel HERNANDEZ, Krioskrigcrits……… ! ! ! ! !

Le travail de tHEL danse n’obéit pas à des principes compositifs opérant avec des typologies et des procédures traditionnels. Les différents éléments chorégraphiques sont générés et traités (développés, transformés et contrôlés) par le moyen de structures génératives. Ces méthodes impliquent la superposition d’un grand nombre d’opérations. Les résultats sont en grande mesure imprévisibles et dépendent des différents " opérateurs " et des variables statistiques et aléatoires utilisés.

Le mouvement ne se réfère à aucune technique ou style spécifique de danse. A la base, on trouve tout une série de diagrammes – indépendants les uns des autres – qui contrôlent les articulations et leur comportement. Les diagrammes opèrent – sont informés – par des combinaisons statistiques comme le ferait un code génétique. Dans une première étape, c’est l’ordinateur qui présente tous les résultats d’un coup. Une fois le mouvement transmis au danseur, le processus in(formationnel) continue avec d’autres opérations.

Le corps apparaît de cette façon comme une entité complexe et combinée. Il n’est ni unifié ni structuré, toute sa logique d’organisation est sapée du fait qu’il n’est pas considéré comme un champs homogène. Le corps perd ses références d’identité et se présente comme un conglomérat – " mixte " - d’éléments non solidaires ; son fonctionnement kinético-physiologique est court-circuité et vidé de ses constituants culturels traditionnels.

L’espace est généré en complète indépendance du mouvement et dans le processus de projection, il est considéré comme un champ de forces, à la place d’un espace neutre et idéal. L’espace classique implique une sédentarisation du corps. La discontinuité spatiale et la fracture temporale constituent un état de la culture actuelle. Il ne s’agit plus d’un espace centré, avec des axes orientés à partir d’un et vers un observateur unique, mais des espaces en glissement, à horizons multiples. L’espace perd une partie de ses références géométriques fixes pour gagner en dynamisme. Les diagrammes sont conçus par des logiciels informatiques de CAO.

Gabriel Hernandez

Keity ANJOURE, Mare Imbrium

Créer un solo c'est un acte d'amour envers soi-même, un acte qui prendrait naissance devant un miroir qui ne réfléchirait plus. Dès lors il devient plus facile de composer en se laissant guider par des courants auxquels parfois on cède (ce que tu veux je te le donne), parfois on résiste (j'accueille ta volonté et y ajoute la mienne) ; tout ça en essayant de ne pas perdre son souffle.

Créer une danse sans heurt qui joue sur la translation, qualité qui certainement a été induite par la source d'inspiration de cette pièce, une peinture rupestre de la culture Bochiman.

J'ai été touchée par la complexité métaphorique de ces peintures qui ont l'air si simples et j'ai eu envie de danser le regard sans conflit que les Bochimans portent sur la mort, la Destinée.

Mort. Immersion. Dépouillement.

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16, rue Georgette Agutte 75018 Paris
Spectacle terminé depuis le samedi 3 juin 2000

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