Les puritains

Intentions de mise en scène
Extraits
La vie des puritains

52% de prose et 48% de vers (dont octosyllabes 28 %, alexandrins 10%, libres 10%), agrémenté de 4 chansons originales et 9 chorégraphies.

Intentions de mise en scène

La mise en scène de mes écrits est guidée par la nature de la production qui peut leur donner corps. Je veux me rapprocher de la scène rock : rythme des scènes/morceaux, lumières d'ambiance, micros, comédiens/performers, et surtout de ce désir insatisfait chez beaucoup d'entre nous : L'EXHIBITION du corps à la recherche de l'adhésion du public. Je ne veux pas d’apparents secrets intelligents dans ma création ; je veux essentiellement de "l’entourloupe", plus proche à mon sens du réel. Tout ici consiste à mettre en évidence quelque chose qui existe déjà : LE TEXTE, lui-même traitant d’évidences rarement véritablement abordées au théâtre. SEXE, seins, fesses, anus, tout ça c’est nous. Il n’y a que les magazines et la mode, pour penser créer en "tirebouchonnant" la nature. Je n'ai donc qu'un seul sujet à décliner, deux ou trois visions simples de ce même sujet, les gens de ma vie pour en créer les images, la musique, et y prêter leur corps. J'attends LE RESTE…

COUCHER sur le papier sans la censure du bon mot du mot choisi du mot correct Écrire paradoxalement pour sentir son corps J'ÉCRIS LES YEUX MI-CLOS comme pour ne pas voir la réalité du papier MON POIGNET S'ACCÉLÈRE Comme la masturbation l'écrit a son rythme propre à chacun C'EST UN ACTE INTIME QUI NE SE PARTAGE PAS SANS SE TRANSFORMER EN AUTRE CHOSE Je pourrais choisir la littérature et écrire qu'à cet instant le chat joue avec le rideau Ce n'est pas ce que je veux Je veux livrer sans choisir.

DÉCRIRE COMME LE FAIT LA VIDÉO en filmant un acte Ainsi LES DIDASCALIES écrites sous l'impulsion d'un désir d'images X sont du texte à mettre également DANS LA BOUCHE DES COMÉDIENS.

LE NU intrigue encore, et réveille notre curiosité d'ENFANT. C'est ce qui rend, pour moi, son image très précieuse. Au delà du nu, existe l'érotisme, qui n'en est qu'une lecture subjective, puis la PORNOGRAPHIE. C'est ce dernier classement qui m'intéresse. L'excitation du spectateur est bannie des scènes standards, renvoyée au classement X ou à certains cabarets de PIGALLE, qui assument pleinement l'aspect commercial de la chose. Via le multimédia, la vidéo, LE PUBLIC VA PLUS VITE QUE LA CULTURE INSTITUTIONNELLE.

David Noir

Extraits

-Et ça c'est quoi ?
Des putains.
-C'est quoi ? Des lutins, des fées ?
Non les lutins ça vit dans les bois, et les putains,
ça monte pour coucher.
-Et les fées ?
Les fées, rien à voir, c'est austère et rigoureux. Ça vient avant qu'on s'endorme
et ça récompense le lendemain, mais jamais ce qu'on veut. Ça ne couche pas,
on ne peut pas les manger, ni les boire ; on ne peut pas les tuer non plus. Autrement dit, ça ne sert à rien.
-Et nous maman, que sommes-nous ?
Des Puritains.
-Et dans Puritains, il y a putains ?
Non il y a priant ou riant. On pourrait aussi y trouver purin, le cirque, la fange, la merde, le bordel, la foire, l'hypocrisie, les conventions, la démagogie, l'argent, les vices, le plaisir, la mort, la politique, la médecine, l'église, bref le monde entier, mais pas les putains.
C'est pourquoi, les putains sont hors-la-loi.

…

Adrien (à Betty) :
Donne-moi tes poils pour la Chandeleur
Je te f'rai la crêpe du bonheur avec le velours de tes fesses
Nous f'rons le mixage de nos sexes sur un tapis mouillé de sueur
Entrelacs de nos poils tissés en fines tresses érectiles
comme des anglaises à nos deux coeurs subtils
Soyeux minou qui s'offre à moi tu veux du lait, tu veux du sucre
Tu veux faire l'amour dans la pâte onctueuse et douce de nos deux culs mêlés d'émois
La faire lever des heures entières sur la voie de ton périnée
où ma langue trace le relais d'un bout à l'autre de sa distance
Tu veux un peu que je te batte de la moiteur de mon mixeur
souillé de la cuisson des autres
"Le goût du sel n'est pas le même sur tous les corps" dit un apôtre
Chandeleur Chandeleur (…)

La vie des puritains

Septembre 97 / Février 98 : Écriture
Juin 98 : 1ère lecture salle Wilson > TGP de Saint Denis
Septembre/octobre 98 : 3 représentations > TGP de Saint Denis
Février/avril 99 : 3 représentations > Théâtre des 50 à Paris
Mai 99 : 1ère représentation au Théâtre 95 de Cergy dans le cadre des "Nouvelles Écritures Scéniques"
Septembre/décembre 99 : 11 représentations > Théâtre des 50 à Paris
Février 2000 : 3 représentations au Théâtre 95 de Cergy (avec le soutien de Thécif)
Mars/avril 2000 : 15 représentations > au Lavoir Moderne Parisien

A partir du 21 juin 2000 reprise au Lavoir Moderne Parisien à Paris