Les trois petits vieux qui ne voulaient pas mourir

Pour tout public à partir de 6/7 ans

Le spectacle
A la vie, à la … !
Extraits

• Le spectacle

" Mourir, nous ? Jamais ! ", répondent en chœur les trois petits vieux qui ne voulaient pas mourir, lorsqu'à l'heure du café et des tartines beurrées ils apprennent par courrier que la vie : c'est fini. Passé un moment de stupeur, les trois petits vieux se lancent dans un défi surréaliste pour échapper par tous les moyens à la mort programmée. C'est que leur vie est trop belle, trop savoureuse. Y renoncer serait manquer de courage. Ne pas en redemander serait lâche et… invivable.

Commence alors une folle équipée, une course contre la montre. Comme dans les tragédies classiques, la force dramatique tient à la règle des trois unités : une journée, un lieu, une action. Mais ici, dans un registre tragi-comique, l'union est plus importante que l'unité. Multipliant les situations extravagantes, les stratégies bouffonnes voire absurdes, les trois petits vieux, chœur et cœur soudés, affichent un humoristique front du refus face à la mort qui s'annonce. Un suspense insoutenable se développe avec une force comique irrésistible pour tenter de répondre à l'impitoyable question : mourront-ils ?

Avec cette pièce, Suzanne Van Lohuizen, qui a déjà ému le public du TJA avec Le garçon dans le bus et Tu n'as pas vu mon petit garçon ?, livre ici un texte tendre et drôle pour proposer aux enfants spectateurs de dialoguer avec légèreté à propos du terme de toute vie. Pari audacieux, sans mensonge ni mièvrerie, qui n'oublie pas que les enfants et les acteurs, lorsqu'ils jouent à la mort, se relèvent toujours : les premiers pour inventer d'autres jeux, les seconds pour saluer le public.

Les trois petits vieux qui ne voulaient pas mourir sera publié en janvier 2004 aux éditions Lansman

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• A la vie, à la … !

Nous savons tous que les enfants, majoritairement dès cinq ou six ans, sont capables de saisir les différentes implications de la mort. Qui, parent ou éducateur, n’a pas reçu, un jour, de plein fouet les questions directes d’un enfant, telles que : « Dis, mamy, quand est-ce que tu vas mourir ? », « Est-ce que dans la tombe, on peut manger des yaourts ? », « Si papa n’est plus là, qui va s’occuper de moi ? ». Le vrai problème avec la mort c’est l’embarras, le silence ou la difficulté des adultes à engager le dialogue avec les enfants.

Pourtant, sur les écrans de télévision et les game-boy, d’autres adultes véhiculent des images et des messages relatifs à la mort sans trop penser aux enfants qui en sont les spectateurs. La mort apparaît drôle et réversible, dans les dessins animés notamment. Dans les films ou dans les jeux vidéo, on la montre brutale et rapide. A l’heure des reportages d’actualités, elle surgit horrible mais tellement éloignée…

En choisissant de parler de la mort à des enfants spectateurs avec le langage du théâtre, je sais quelle est la responsabilité particulière, renforcée, devrais-je dire, du metteur en scène que je suis et de toute l’équipe artistique qui m’accompagne dans ce projet. Notre atout principal pour être à la hauteur tient aux qualités du texte de Suzanne van Lohuizen.

Vérité, d’abord. La mort contient la séparation, le chagrin, la révolte, l’oubli… Tendresse, ensuite. La mort ravive l’affection, la mémoire, le langage, le silence… Humour, enfin. La mort invite à la distance, à l’insolence, au rire… Autant de qualités qui font écho à des œuvres majeures du cinéma : Jeux interdits de René Clément ou L’Incompris de Luigi Comencini.

En fait, la vraie question soulevée par Les trois petits vieux qui ne voulaient pas mourir c’est comment vivre. Comment profiter jusqu’au bout de ce « mouvement sensible et chaud » que Shakespeare, déjà, opposait à la froide immobilité de la mort.

Aux enfants qui savent très bien faire la différence entre « mourir pour de faux » et « mourir pour de vrai », ce spectacle de théâtre propose avec des mots simples et audacieux, des personnages drôles et touchants une histoire quotidienne et poétique à propos des derniers instants de la vie.

Aux adultes qui savent très bien qu’il faut répondre aux questions déstabilisatrices et sans tabou des enfants, ce spectacle de théâtre propose de leur rappeler que ces questions précisément forment, éduquent les adultes eux-mêmes.

Michel. Dieuaide

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• Extraits

Séquence 4
Désiré Bonjour Ernest.
Ernest Bonjour Désiré.
Tous les deux Bonjour Stanislas. Le soleil brille, le coq chante, le jour se lève.
Stanislas C'est le dernier jour.
Désiré Le dernier.
Ernest Le dernier.
Stanislas Le der des ders.
Désiré Et après ?
Stanislas Après, on meurt.

Séquence 7
Désiré C'est long ça, éternellement ?
Stanislas Éternellement, c'est toujours.
Ernest Et toujours.
Stanislas Et toujours.
Ernest Et encore plus.
Stanislas On a tout le temps du monde. 
Ernest On peut faire ce qu'on veut.
Désiré Tout ce qu'on veut ?
Stanislas Tout.
Ernest Et tout.
Stanislas Et encore plus.
Désiré Comme - faire du chameau ?
Stanislas Ouaaais ! Faire du chameau.
Ernest Traverser le désert.
Désiré Au triple galop.
Stanislas Une tempête de sable nous fouette les oreilles.
Ernest Nos vêtements flottent au vent.
Stanislas Le soleil nous aveugle.
Ernest Nous buvons de l'eau dans des gourdes en cuir.
Tous Nous traquons quarante voleurs et nous les attrapons.
Ernest Nous n'avons pas peur.
Stanislas Nous ne craignons pas le danger.
Ernest Car nous vivrons éternellement.

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