Présentation
Notes de Mise en scène
De nos jours au pays de Mickey, Dean Flechette, Afro-américain, condamné à mort le jour de ses 16 ans pour le meurtre d'un Blanc, attend l'heure de son exécution. Ca fait 15 ans qu'il attend Dean, il a donc 31 ans, et si ces années passées dans le couloir de la mort ont vieilli son corps, ça ne se voit guère car il est resté fixé au stade de l'adolescence, voire de l'enfance, et au cur de ce désert barricadé qu'est le Death row area, il s'avère être le seul vivant. Il joue, envoie la balle au panier, danse, rappe, chante, rêve, se souvient, se dédouble, fait ressurgir les morts de leurs linceuls, y compris les condamnés, y compris les damnés, père et mère. Il rit, panique, traque, dénonce, invective, supplie, emmerde, et nous fait rire le ballet des officiels s'organise autour de sa personne serrée dans son réduit : le warden d'abord, lié à lui par un lien quasi charnel (quinze années de surveillance) en tout cas de fascination répulsion, le gouverneur de la prison, investi de la Loi, celle de dieu, la gouverneuse, son épouse tout droit sortie de la meilleure société de Boston, la ville où l'on vous sourit automatiquement dans la rue en vous criant: "Bonne journée !", la psychiatre, grande évaluatrice, qui le scrute sans cesse et le déclare débile, le doc qui expédie de vie à trépas, uniquement, les condamnés sains, les autres détenus, l'avocat enfin, un jeune celui-là, et le 3ième nommé. Le seul qui s'avise de souligner le jeune âge du condamné au moment du meurtre. Et aussi sa schizophrénie. Tour à tour enfant, adulte, fou, Dean a le tournis tandis qu'autour de lui, la chorégraphie des juges se complique, joue avec l'amour, l'absurde, la mort, dans un rythme infernal qui ne finit pas comme ils l'avaient prévu.
L'image
Voici un prisonnier qui vit dans un temps extrêmement ralenti, il vit dans
un sac plastique, il manque d'oxygène, terriblement. La balle qu'on a tirée sur lui
n'est pas encore parvenue pour l'achever. Il voudrait bien s'étrangler lui-même, s'il le
pouvait. Il tient sa tête dans ses mains et il sort par la porte du rap que nous lui
offrons pour se libérer du poids de la lenteur.
L'espace
L'espace est partagé par des barreaux et des grillages à poules, de sorte que le
spectateur, dès son entrée, pénètre dans la prison. Au centre, la scène principale
avec de chaque côté un panier de basket-ball. Les spectateurs peuvent circuler entre les
cellules par des couloirs. Une des cellules est séparée des autres par une toile noire :
l'appartement du gouverneur et de la gouverneuse. Un échafaudage en tour, source de
lumière et de son, domine tout le plateau. Tous les personnages sont sur le plateau
pendant toute la durée de la pièce. Ils apparaissent et disparaissent grâce aux
mouvements de lumière de la tour. Certaines chansons de rap seront d'ailleurs chantées
en cur par la totalité des acteurs.
Le déroulement
La pièce débute avec le mouvement de deux balles dribblées par les Dean. Le tapage des
balles au sol produit un rythme de rap. Le spectacle est joué en rap. Dean Flechette, le
personnage principal condamné à mort, est interprété par deux acteurs à deux âges
différents. Le spectacle prend la forme d'un conte musical pour atteindre les spectateurs
qui participeront à certains thèmes musicaux. Cette tragédie moderne doit prendre la
forme d'une uvre classique afin de protéger l'aspect artistique de l'uvre.
Les acteurs devront se présenter suivant deux aspects : ils seront guidés par la nature
de leur personnage et confrontés au caractère épique que nous recherchons.
120, bis rue Haxo 75019 Paris