Lettre au silence / Neti Neti

Clamart (92)
le 12 décembre 2001

Lettre au silence / Neti Neti

Dans Lettre au silence (20 mn), debout dans un rai de lumière, le chorégraphe( Paco Decina) avance lentement. Ses bras dessinent des arcs, son corps devient une courbe. Une suite de hiéroglyphes secrets en découle. Avec une gestuelle tenant de la calligraphie, il créé une atmosphère mystérieuse, voire mystique.

 
Présentation de Lettre au silence
Notes de Paco Dècina au sujet de
Lettre au silence
Présentation de Neti-Neti
Notes de Paco Dècina au sujet de Neti-Neti
Paco Decina par Irène Filiberti
La Presse

Spectacle joué dans  le cadre des Iles de Danse 2001
Dans Lettre au silence (20 mn), Paco Decina relit à sa façon les œuvres d’un plasticien italien, Raffaele Biolchini. Debout dans un rai de lumière, le chorégraphe avance lentement. Ses bras dessinent des arcs, son corps devient une courbe. Une suite de hiéroglyphes secrets en découle. Avec une gestuelle tenant de la calligraphie, il créé une atmosphère mystérieuse, voire mystique.

Paco Decina relit à sa façon les œuvres d’un plasticien italien, Raffaele Biolchini, des lettres qui se présentent sous la forme de tablettes de terre cuite où l’artiste a gravé des signes abstraits. Debout dans un rai de lumière, le chorégraphe avance lentement. Comme s’il parlait à l’invisible, ses bras dessinent des arcs, son corps devient une courbe où les gestes s’étirent, enroulant leurs motifs. Une suite de hiéroglyphes secrets en découlent. Dans le texte muet de cette écriture composée de traces où se mêlent mémoire et imaginaire, Paco Decina entretient un mystérieux dialogue avec le monde sensible.
Lettre au Silence est né du besoin d’approfondir l’expérience du solo commencée avec Infini, hommage à Christian Ferry-Tschaeglé et de l’envie d’ouvrir un autre espace d’expression, parallèle à celui du chorégraphe, plus intime, plus silencieux, où l’absence de la parole fait s’approcher de plus en plus de la danse.

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L’invitation de la chorégraphe américaine Teri Jeannette Weikel de participer, avec un solo, à son projet pour le Festival de pavullo nel Frignano m’a donc tout de suite captivé. Le projet de Teri, intitulé “Calligrafia, calcolo, tracce, e piccole danze”, est une recherche et une interprétation chorégraphiques d’une collection d’oeuvres plastiques de Raffaele Biolchini, sculpteur italien de Pavullo, et mort en 1994. Cette collection se constitue de plusieurs lettres (“Lettere a...”) ou tablettes de terre cuite, sur lesquelles l’artiste a gravé les signes d’une écriture abstraite, imaginaire ou secrète. Cette écriture hermétique, silencieuse, nous interroge en même temps qu’elle échappe à toute logique du déchiffrement. Elle ouvre l’espace d’un signifiant intuitif, qu’aucune parole ne pourra relever, et qui nous regarde comme s’il avait toujours été là, précédant toute possibilité de signification. C’est un texte muet, fait de signes de matières, d’incisions d’ombres et de lumières, comme l’invitation à un parcours mystérieux dans la clarté astrale de la mer de la tranquilité...”

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Spectacle joué dans  le cadre des Iles de Danse 2001
Dans Neti-Neti (40mn), titre emprunté à un dialecte de l’Inde, les deux interprètes se livrent avec talent au périlleux exercice d’un mouvement lent et continu, qui sans cesse se déplie, se délie, multipliant les courbes et les entrelacs. Ce chant des corps vers le silence se déroule sur fond noir nappé de lumière.
D’origine Napolitaine, Paco Decina enchaîne les créations depuis 15 ans. Affirmant sa gestuelle, faite de poses, de postures, de figures, il s’est peu à peu dirigé vers l’abstraction. Avec une danse charnelle et fluide, le chorégraphe atteint une simplicité qui tient de l’épure. Une soirée en état de grâce.
Le titre Neti-Neti est emprunté à un dialecte de l’Inde. Le terme signifie « ni ceci, ni cela ». la sagesse qu’il contient, liée au détachement, est inscrit au cœur du processus de travail et oriente l’écriture de la pièce. Là, les deux interprètes Valeria Apicella et Paolo Rudelli, se livrent avec talent au périlleux exercice d’un mouvement lent et continu, qui sans cesse se déplie, se délie, multipliant les courbes et les entrelacs. Précieux sans esthétisme, résolument libre dans la forme, ce chant des corps vers le silence se déroule sur fond noir nappé de lumière.

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Je suis à une étape de ma recherche où j’ai besoin de laisser s’échapper toutes les paroles, les projets et les idées construites, pour inventer et projeter au corps un “espace blanc”. Un espace dédié à ce qui n’est ni affectif ni psychologique, libre du désir et de la peur et à l’écoute du “mouvement”. Tout mouvement est changement, et le changement dans un processus de croissance passe, à un moment ou à un autre, par une désolidarisation de la mémoire (la matière). Le mouvement dansé relève de la tension entre une énergie subtile qui a besoin de forme pour se constituer, et une organisation compacte qui cherche à s’évaporer (la mémoire). La danse est donc le lieu de la forme qui cherche la liberté du sans-forme, c’est un retour aux rivages. Cette fluence de la matière, cette liberté des articulations, cette “tactilité” au-delà de la peau, qui amènent le monde, sont les thèmes de ce duo.

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S’il faut une certitude intérieure pour exister, il semble bien que Paco Dècina ait placé la sienne dans la danse. Danseur de l’immobile, comme on a pu dire justement de lui, le chorégraphe réfléchit sa danse du côté du recueillement. Elle est un travail du passage qui, étape après étape, demande à s’extraire de la rumeur du monde pour faire son nid dans le silence, s’abandonner à l’espace.
Affinant sa gestuelle - faite de poses, de postures, de figures - qui revisitait avec autant d’aisance les mosaïques byzantines ou les peintres de la Renaissance italienne, Paco Dècina s’est peu à peu dirigé vers l’abstraction.
Les corps subtils qui intéressent le chorégraphe impriment désormais à son travail des effets de vibrations, de transparence et composent avec une gestuelle qui tient de la calligraphie. Depuis la méditation poétique sur la mort que certains ont pu voir au Théâtre de la Ville dans Ciro Esposito fu Vincenzo, pièce créée en 1993, son travail a subi plus d’une transformation. « A la recherche d’un espace neutre où se dénouent les tensions, les oppositions, Paco Dècina réalise une architecture des corps dont la qualité pacifie sacrément les cœurs. »

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En solo comme en duo, Paco Dècina émerveille. La limpidité et l’harmonie qui transcendent sa chorégraphie n’ont de cesse de charmer. Un merveilleux moment. Jacques Morlaud - L’écho de la Haute-Vienne – Novembre 2000

Le corps, ce lieu de mémoire
« Néti Néti ((…) un duo, baignant dans une atmosphère musicale très originale, portant à une rêverie sacrée. Lumières, sons, fluidité du mouvement contribuent à l'évocation des éléments aériens et liquides.  Les deux interprètes Valéria Apicella et Paolo Rudelli donnent vie à une danse étonnamment dépourvue d'effets spectaculaires, poussant jusqu'à l'ultime le dépouillement, pour une mise en avant du corps sculptural magnifié par la lumière. » Par Philippe Verrièle - L&A Théâtre N°3 / octobre-Novembre 2000

« A la recherche d’un espace neutre où se dénouent les tensions, les oppositions, Paco Decina réalise une architecture des corps dont la qualité pacifie sacrement les cœurs. » Irène Filiberti.

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Spectacle terminé depuis le mercredi 12 décembre 2001

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