Liberté d'expression

Spectacle jeune public pour 5 danseurs et 3 musiciens.

• Liberté chérie

Sous l’aile protectrice de José Montalvo et Dominique Hervieu, dont il est un interprète remarqué, Merlin Nyakam a trouvé peu à peu les moyens de son émancipation chorégraphique : danseur à l’âge de cinq ans, membre du Ballet du Cameroun avant de créer sa propre compagnie en 1990, Merlin l’enchanteur présentait il y a peu, à Chaillot déjà, Récréation Primitive. Il y révélait un indéniable talent avec cet opus enchanté qui parlait à tous les publics. Merlin Nyakam revient avec sa compagnie La Calebasse pour une pièce au doux nom de Liberté d’expression : le chorégraphe et danseur s’est rendu compte que nos espaces d’expression se réduisaient singulièrement et qu’il fallait trouver d’autres façons de « libérer sa beauté, la vraie, l’impalpable celle de l’intérieur ».

Il reprend ainsi son bâton de pèlerin, mêlant valeurs et techniques de la tradition africaine et possibilités de la danse contemporaine, Merlin Nyakam défriche d’autres territoires pour donner sa juste place à l’interactivité au cour de ce spectacle on ne peut plus vivant. Il sera donc question sur scène de partage, d’une voix qui se libère enfin et d’un geste qui touche l’autre dans sa proximité. Plus que jamais Merlin Nyakam signifie que prendre la parole, dans notre société où il trop facile de se replier sur soi-même, est une action salutaire.

Engagée, la danse de La Calebasse l’est surtout parce qu’elle va vers les autres. Et Merlin Nyakam de nous dire : « “L’enfer c’est les autres”... peut-être... alors libérons-nous, ensemble. » Un slogan qui a toutes les chances d’être reçu cinq sur cinq. Et l’illusion de devenir réalité.

Philippe Noisette

Par la compagnie La Calebasse de Merlin Nyakam.
Musique : La Calebasse de Merlin Nyakam, Lokoua Kanza, Pierre Akendegué, Jean-Sébastien Bach, Ludwig van Beethoven.
Voix : Ferdinand Tchadi
Scénario : Merlin Nyakam, Ferdinand Tchadi

• Note d'intention

Dans cette pièce, en alliant le travail sur les valeurs et techniques de la tradition africaine et sur les possibilités de la danse contemporaine, je continue à me poser la question de l'ethnicité, d'une recherche qui n'interdit pas l'ouverture. En tant que chorégraphe, la danse traditionnelle africaine constitue un des moyens pour inventer mon devenir de créateur par référence à ma mémoire d'artiste, à ce que je suis aujourd'hui, et à ce que je pourrai inventer demain. Que faire pour créer un monde nouveau à partir d'une interconnexion entre coutume et modernité ?

Dans Liberté d'expression, je me suis attaché à dénoncer les formes d'expression ou` l'apparence et aussi certains signes d'appartenance religieuse prennent trop d'importance. Je pense que la beauté superficielle, dans le monde actuel, devient malheureusement trop centrale et nous entraîne sur le terrain regrettable du culte du regard des autres.

Ce monde trop codifié finit par censurer l'expression de notre liberté intérieure.

J'ai voulu rappeler par la danse et de façon personnelle que les signes d'appartenance religieuse peuvent séparer les humains et provoquer la guerre opposant les religions du monde.

Liberté d'expression est une prière pour raviver la considération par tous de l'essence humaine : le souffle de vie qui est en chacun de nous.

Apparence, Appartenance, Liberté, Libertés... Chacun d'entre nous peut trouver ses réponses, mais tous ensemble dans ce spectacle vivant, à travers le contact et la communication avec le public, je vous propose d'explorer la voie pour composer notre propre " Hymne à l'art d'être libre ".