2005 – Centenaire de la mort de Louise Michel
Extraits des Mémoires de Louise Michel
Notes de mise en scène
Les compagnies
2005 marque le centenaire de la mort de Louise Michel. C’est l’occasion de tenter un portrait de cette institutrice que les journaux de l’époque appelaient la Vierge Rouge, de rendre un hommage à cette femme de conviction et de courage, à cette infatigable missionnaire de l’éducation.
Le spectacle a été créé à partir des œuvres suivantes :
Mémoires de Louise Michel
La Commune - Histoires et souvenirs de Louise Michel
Histoire de ma vie de Louise Michel
Je vous écris de ma nuit de Louise Michel
(Correspondances établies par Xavière Gauthier)
Georges et Louise de Michel Ragon
En 1971, pour commémorer le centenaire de la Commune de Paris, pour dire à la fois la permanence des espoirs qu’elle incarnait et la permanence implacable de la répression et de la violence subies par ceux qui portent ces espérances, je réalisais le dessin d’un gisant grandeur nature.
Sérigraphié à plusieurs centaines d’exemplaires, je suis venu le coller dans Paris à la fois sur les lieux marqués par la Commune (Butte aux Cailles, Père Lachaise, Sacré Cœur…) et sur les lieux où s’étaient inscrits des moments tragiques, des combats pour l’émancipation et le liberté (Métro Charonne, Quais de Seine).
C’est très justement que Pierre Humbert a su saisir les documents de cette intervention et les inscrire, les projeter dans cette évocation de Louise Michel qu’il nous propose.
Ernest Pignon Ernest
« Allons, allons, l’art pour tous, la sciance pour tous, le pain pour tous ; l’ignorance n’a-t-elle fait assez de mal, et le privilège du savoir n’est-t-il pas plus terrible que celui de l’or ! Les arts font partie des revendications humaines, il les faut à tous ; et alors seulement le troupeau humain sera la race humaine.
Qui donc chantera cette Marseillaise de l’art, si haute et si fière ? Qui dira la soif du savoir … Il faut tout, tout délivrer, les êtres et le monde, les mondes peut-être, qui sait ? Sauvages que nous sommes ! Que voulez-vous qu’on fasse des miettes de pain, pour la foule des déshérités ? Que voulez-vous qu’on fasse du pain sans les arts, sans la science, sans la liberté ?
Allons, allons, que chaque main prenne un flambeau, et que l’étape qui se lève marche dans la lumière !
Levez-vous tous, les grands chasseurs d’étoiles !
Les hardis nautoniers, dehors toutes les voiles, vous qui savez mourir !
Allons, levez-vous tous, les héros des légendes des temps qui vont surgir ! »
« Souvenez-vous de ceci, femmes qui me lisez : on ne nous juge pas comme les hommes. L’homme, quel qu’il soit, est le maître ; nous sommes l’être intermédiaire entre lui et la bête, que Proudhon classait ainsi : ménagère ou courtisane. Je l’avoue, avec peine toujours, nous sommes la caste à part, rendue telle à travers les âges. Quand nous avons du courage, c’est un cas pathologique. J’ai ri de cela toute ma vie. Maintenant cela m’est égal comme toutes les erreurs qui tomberont.
Et puis, la sinistre pécore des vieux clichés réactionnaires voit, par delà notre époque tourmentée, les temps où l’homme et la femme traverseront ensemble la vie, bons compagnons, la main dans la main, ne songeant pas plus à se disputer la suprématie que les peuples ne songeront à se dire chacun le premier peuple du monde ; et c’est bon de regarder en avant.
Louise Michel, révolutionnaire anarchiste, égérie de la Commune de 1871, est née en Haute-Marne à Vroncourt. C’est pour la Compagnie Humbert l’occasion de tenter un portrait de cette institutrice que les journaux de l’époque appelaient « La Vierge Rouge », « La Jeanne d’Arc des Barricades ». Louise fit le coup de feu durant la Commune, fut déportée en Nouvelle Calédonie puis emprisonnée de nombreuses années. Victor Hugo et Clemenceau restèrent les amis fidèles de cette insoumise, qui, toute sa vie, se revendiqua poète et écrivain.
Lorsque l’on doit mettre en jeu un texte dans lequel il n’y a ni dialogue ni personnage, on se dit que la mise en scène ne doit pas faire diversion. Elle doit tout simplement tenter de redécouvrir où commence le théâtre et où sont ses limites.
Ne cherchant pas l’identification à la personne de Louise Michel, ne souhaitant que la mise en valeur de ses propos, il m’est apparu d’emblée intéressant de confier ce rôle à trois comédiennes et non pas à une seule.
Cette évocation collective d’un personnage historique nous renvoie à l’origine du théâtre, au temps où le chœur était le personnage principal (Eschyle).
Il me semblait aussi qu’il fallait passer par le théâtre didactique de Brecht (théâtre qui tenta d’éduquer le plus grand nombre) pour être au plus près de l’enseignante que fut Louise Michel.
Un grand merci à Ernest Pignon Ernest pour sa participation éclairante.
Pierre Humbert
Compagnie Humbert
Après avoir dirigé le Centre Dramatique National de Bourgogne, Michel Humbert s’est implanté avec Pierre Humbert et Danièle Israël en Champagne-Ardenne, à Langres et à Troyes.
Les créations de la Compagnie s’articulent avec souplesse entre théâtre contemporain et théâtre classique, dans une démarche pédagogique qui tient compte de la situation culturelle des lieux publics. Elle parvient ainsi à s’inscrire dans un tissu de relations sociales et humaines des plus variées et entraîne dans son aventure tous ceux qui sont intéressés au développement culturel de la région.
Compagnie Mise en Acte
La Compagnie Mise en Acte s’est donnée pour mission essentielle la découverte de textes contemporains en liaison étroite avec d’autres équipes tant à Paris qu’en province. Ces collaborations sont en elles-mêmes une attitude face à la création, une réflexion sur le partage des savoirs et des moyens.
Mise en Acte a coproduit depuis sa création en 1994 entre autres : La Vieille Dame du Libraire de F. Perche avec le Détour Théâtre et la Courbe. La Passion du Jardinier de JP Sarrazac et l’Illusion des beaux jours d’Alain Laurent avec la Compagnie Humbert, Les Barbares de J.Gillibert, Cie l’Autre Théâtre.
Aujourd’hui participer à la création d’un spectacle sur Louise Michel à partir des textes de cet auteur, non contemporain mais si actuel dans ses propos, est un enrichissement.
2, place Victor Hugo 94270 Le Kremlin-Bicêtre
Voiture : partir de la porte d'Italie, prendre la RN7 en direction de Villejuif. A la hauteur de la station de métro tourner à droite, avenue Eugène Thomas puis au 1er feu à gauche rue Jean Monnet.