Dans sa recherche chorégraphique, Louise Vanneste traite l’humain et le corps en tenant compte de son animalité. Thérians vient de thérianthropie qui se définit par la capacité mythologique de l’être humain à se transformer en animal. Il ne s'agit bien sûr pas tant d'explorer des relations mimétiques mais une manière d'être au monde. Son écriture chorégraphique mêle ainsi l'intuition, l'instinct et la composition.
Ici, cela se traduit surtout par une manière de présenter son corps, dans une exposition de soi et une relation directe et limpide avec le spectateur, qui met en place une intimité assimilable au lien qui se tisse entre un lecteur et « son » livre.
Dans cette pièce, elle radicalise la forme et concentre le vocabulaire de la danse, de la lumière et du son à des principes spécifiques : la danse en solo littéralement offerte au spectateur, la matière sonore essentiellement vocale, la projection d’une photographie comme unique source d’éclairage du plateau. Si chacun a une existence autonome, ils participent d'un même organisme, se renvoyant les uns aux autres, comme par iridescence.
Chaque médium, travaillé selon un principe d’érosion, est dépouillé mais garde des traces invisibles de ce par quoi il est passé. La jeune chorégraphe bruxelloise crée ainsi une pièce qui mise sur le silence des présences avec une grande économie de moyens et place l'enjeu dans l'expérience perceptive. Qu'est-ce qu'être là ? Qu'est-ce que danser pour quelqu'un ? Qu'est-ce qui change lorsque quelque chose se modifie subrepticement ? À chacun ensuite de s'approprier la pièce, de faire sa propre expérience de regard, de tisser les liens entre son œil, son cerveau et son imaginaire.
Duo : 45 minutes (création)
Interprétation : Louise Vanneste, Youness Khoukhou
Pour ce solo, Claudia Catarzi a décidé de réduire l’espace à « 40 000 centimètres carrés ». Un mini-plateau de bois clair, légèrement surélevé, émerge donc du noir et sera l’espace dans lequel exercer sa danse. Tout est ici dépouillé, ramené à la plus grande simplicité : la scène est petite, Claudia Catarzi porte des vêtements de ville « standards » (pantalon et pull jacquard), et aucun accessoire n’est mobilisé. La limite, définie d’emblée, impose son principe mais ouvre aussi de nouvelles perspectives, du simple fait de la conscience de son existence : ici, le corps redéfinit son propre espace, l’éprouve littéralement pas à pas, prend la mesure des choses, donne des directions, marque lui-même son territoire comme un toréador dans l’arène ou un enfant dans son parc, et se découvre étonnamment flexible, toujours capable de se relever et d’évoluer.
Dans cet espace délibérément réduit, le temps acquiert lui aussi une autre dimension : il est lui-même à habiter, et le corps dès lors marque ses bornes, instaure un rythme, affirme son existence, tandis qu’une musique hypnotique, occupe l’arrière-plan et s’efface parfois, laissant l’interprète évoluer dans le silence.
Pleinement là, concentrée, percutante, glissante, Claudia Catarzi pose une esthétique sans personnage ni narration, et redonne tout sa puissance au geste, à sa rudesse, à sa clarté, à sa précision, dissolvant la frontière entre ce qui relève d’un acte et ce qui relève de la danse. 40 000 centimetri quadrati exprime le pouvoir du mouvement et la sidérante faculté qu’a le corps de s’adapter à son environnement.
Solo : 24 minutes
Interprétation : Claudia Catarzi
10 bis, rue Maurice Thorez 93200 Saint-Denis
Voiture : A1 depuis Porte de la Chapelle, sortie n°2 Stade de France/Saint-Denis. Aux feux, prendre à gauche sous l’autoroute et suivre la direction Epinay-sur-Seine. Prendre la D24 et longer le canal. Au premier feu après le tunnel, prendre en face rue Maurice Thorez. Puis à gauche, grande cheminée bleue et portail rouge.
Des navettes sont mises à disposition du public entre Paris et Saint-Denis et pour les liaisons avec Épinay-sur-Seine et Saint-Ouen.
Pour les Rencontres Chorégraphiques : une navette gratuite est mise à disposition au départ du Métro Saint-Denis-Université à 17h15 (au niveau des arrêts de bus).