Luz Casal n’est pas seulement la plus grande des voix féminines espagnoles d’aujourd’hui, elle est aussi un grand auteur et compositeur. Depuis ses débuts, à l’aube des années 80, elle se raconte dans ses chansons, comme Barbara le fit en France ou Joni Mitchell en Amérique. « Je ne suis pas une musicienne qui sépare sa vie privée de sa vie publique. Pour moi c’est la même vie, dit-elle. Je ne coupe pas mon histoire personnelle de mon histoire musicale. » Ainsi, ses fans hispanophones ont fait de chansons comme No me importa nada des symboles de fierté féminine, et ils ont chanté avec elle ses combats de femme libre ou sa victoire contre le cancer.
La chanson qui donne son titre à la compilation Un Ramo de Rosas est ainsi une nouvelle variation sur les intermittences du cœur : « Une femme est triste avec son homme... Il lui offre un bouquet de roses – Un ramo de rosas – pour se faire pardonner... Elle a confiance en elle, et maintenant elle voit avec une certaine ironie la faiblesse de son homme. »
La France est comme une deuxième patrie pour cette artiste qui place Édith Piaf parmi ses grandes héroïnes, aux côtés d’Ellis Regina ou Janis Joplin. Sa version de Piensa en mi, grand classique mexicain d’Agustin Lara, lui a ouvert nos frontières en 1991. Mais le tube d’une saison, porté par le succès du film Talons aiguilles de Pedro Almodovar, est devenu une légende et Luz est restée dans le cœur des Français – « Pourquoi ? Je ne sais pas », dit-elle sans fausse modestie.
Ici, on aime passionnément son timbre intemporel et son répertoire qui échappe le plus aux modes, comme avec le sublime album La Pasion, il y a deux ans, consacré au boléro sud-américain et disque de platine en France. « J’ai des albums, plus pop ou plus rock, que le public français ne connait pas encore. Mais c’est un miracle d’avoir la chance de travailler dans un pays où des gens qui ne parlent pas espagnol comprennent ce que je fais. C’est un cadeau. »
Elle compte parmi les artistes qui ne connaissent qu’une addiction : la scène.
Production Les Visiteurs du soir.
1, place du Châtelet 75001 Paris