Rencontre avec l'équipe artistique du spectacle à l'issue de la représentation du 15 octobre.
Du comte de Lautréamont, alias Isidore Ducasse, on sait à la fois peu et beaucoup de choses. On sait qu’il naquit en 1846 en Uruguay et mourut 24 ans plus tard à Paris, au 7 de la rue du Faubourg-Montmartre. On sait qu’il eut le temps d’écrire une oeuvre fulgurante, Les Chants de Maldoror, restée confidentielle, mais qui devait, des années plus tard, exploser comme une bombe à fragmentations poétiques, fascinant et inspirant les Surréalistes, Jarry, Henri Michaux, Modigliani…
On sait aussi qu’il n’écrivait que la nuit, assis à son piano, déclamant ses phrases en plaquant des accords, au grand dam des locataires des hôtels qu’il habitait. Cette image, ces chants envolés dans la nuit silencieuse, sont le point de départ qu’a choisi Benjamin Lazar : « Dans une chambre de location, les vibrations musicales d’une feuille de papier accrochée à un clou sont les prémisses d’une tempête au centre de laquelle se cache le personnage de Maldoror. »
Voici les Chants de Maldoror réenchantés, un portrait peint dans l’obscurité du « jeune homme, qui aspire à la gloire, dans un cinquième étage, penché sur sa table de travail, à l’heure silencieuse de minuit », et sans doute une façon de revenir à l’essence du texte, pour découvrir ainsi ce qu’on ne savait pas.
Square de l'Opéra-Louis Jouvet, 7 rue Boudreau 75009 Paris