On a connu l'art de Marie-Caroline Hominal sur le versant expérimental, minimal, interdisciplinaire. Aujourd’hui dans Taxi-Dancers, elle se retourne pleinement vers les origines de sa vocation en danse, veut en sonder le sensuel, l’instinctif, le jubilatoire. Sans rien oublier de la subtilité des codes sociaux qui la trament.
Aujourd’hui devenus rares, les taxi-dancers, presque toujours des femmes, font commerce de leur appariement avec un client, pour le seul temps d’une danse. Marie-Caroline Hominal et les deux autres interprètes de cette pièce ont entamé leurs préparatifs en louant les services de taxi-dancers. Ils ont pris la mesure d’une relation d’apparence glaciale, strictement tarifée, contingentée dans sa durée. Ils en ont aussi goûté les joies de corps qui se rapprochent, aux complicités partagées, aux pas composés, et suggestions affectives, sensuelles.
Il y aurait là un noyau de sens, pour l’acte de danse. Réfléchissant aux sources de son parcours, la chorégraphe n’a pas choisi l’autobiographie. Elle effectue un pas de côté, vers une pratique à la fois simple, marginale et condensée à l’extrême. Elle y invite deux partenaires, deux autres danseuses, entre lesquelles les transactions peuvent être troubles, tissant les jeux de pouvoir et de séduction par la danse.
Resserrée, la scénographie de Taxi-Dancers suggère l’espace des rapprochements dans les salles de danse consacrées, où tanguent les relations de corps, entre codes ordonnés et désirs effleurés.
9 rue Gabrielle Josserand 93500 Pantin