Le travail d’Abou Lagraa développe une danse fluide aux influences mêlées, entre contemporain et hip hop, une gestuelle au plus près du corps des interprètes.
Le diptyque Matri(k)is, composé d’un duo et d’un octet, le tout pour dix danseurs, se veut un hommage à la figure de la femme, mère bien sûr, autant que sainte ou catin.
Autour du chorégraphe, une équipe composée du vidéaste Charles Picq, du réalisateur Gérard Groult, du compositeur Éric Aldéa et du styliste Gilles Rosier.
Matri(k)is s’ouvrira par un duo, deux hommes unis par des liens de sang évoluant dans un univers aquatique ; suivra l’octet, sept femmes, un homme travesti, liés par un secret complice.
A travers ces deux actes d’un même drame, Abou Lagraa entend approfondir des thèmes qui lui sont chers, la figure du double, les variations sur la dépossession, la trahison ou l’identité sexuelle bafouée.
Son plus bel atout sera alors son écriture chorégraphique, à la fois exigeante et limpide, la danse comme un langage corporel.
Questionné sur sa vision de la dualité "homme/femme" et son approche, Abou Lagraa répond sans détour : "Je ne travaille pas cette dualité, elle est en moi. Elle sort de manière spontanée. J’ai toujours eu depuis tout petit la conscience qu’un homme est aussi une femme et qu’une femme est aussi un homme. C’est quelque chose qui me paraît être une évidence."
Avec Matri(k)is, Abou Lagraa impose alors une autre voix, la sienne.
Ph. N.
… en hommage à la figure de la femme, mère, sainte et catin. Une première pièce réunira deux danseurs. Un univers aquatique, matriciel, pour ces deux hommes organiquement unis par les liens du sang, frères jumeaux.
L’univers d’images sera réalisé par Dietmar Janeck qui créera l’environnement liquide de ce duo. La seconde partie réunira une communauté de huit femmes liées, elles aussi, par une complicité forte et secrète. Ces figures féminines évoqueront des fleurs de couleurs distinctes, tel un bouquet de rouge et de bleu.
Mon travail s’articulera autour de la symbolique des couleurs, (le rouge, le violet, le fuchsia, le mauve, le noir), et la symbolique des fleurs. St Jean de La Croix disait : “la Fleur est l’image des vertus de l’Ame”. Fleur est pour moi, à l’image de l’homme, semblable et différente à la fois.
Ces huit femmes formeront le bouquet qui rassemble en un tout, les symboles de l’amour et de l’harmonie. Chez les Japonais le rameau supérieur est celui du ciel, le rameau médian celui de l’homme, et le rameau inférieur celui de la terre.
L’une des huit femmes sera la fleur noire, ou Lilith qui selon la tradition cabalistique est le nom de la femme créée avant Eve. Cette nouvelle chorégraphie prolonge ma réflexion sur l’identité sexuelle, la figure du double, la dépossession, la solidarité féminine, et la femme matricielle, mère de toute les femmes : Lilith.
Abou Lagraa
Les Rendez-Vous Choregraphiques de Sceaux Les Gémeaux, samedi 12 mai Chorégraphie : Abou Lagraa Compagnie La Baraka
Les Rendez-Vous Choregraphiques de Sceaux Les Gémeaux, samedi 12 mai Chorégraphie : Abou Lagraa Compagnie La Baraka
1, Place du Trocadéro 75016 Paris