Chaque projet de la chorégraphe Meg Stuart cherche à créer les conditions d’une expérience perceptive radicale. Après Celestial Sorrow, dérive imaginaire entraînée par des voix, CASCADE invente un territoire transitoire : entraîné dans une série d’effets domino, un collectif fragile cherche à résister à l’entropie qui gagne les corps et l’espace.
Des courses, des chutes qui se succèdent en cascade ; des enchaînements de corps qui perdent leurs repères, tentent de retrouver l’équilibre, de règles qui vacillent, de principes qui se transforment et s’interrompent...
Pour cette création, réalisée en collaboration avec le metteur en scène et scénographe Philippe Quesne et le musicien Brendan Dougherty, Meg Stuart est partie d’un ensemble de principes physiques visant à décupler l’intensité circulant sur le plateau. À la manière d’une machine devenue folle, les repères se dérèglent progressivement : l’organisation spatiale et temporelle ne cesse de changer en cours d’action, obligeant le groupe de danseurs et de comédiens à s’adapter, à inventer des circuits alternatifs – d’autres modes de relation et de déplacement. Soumis à des conditions physiques extrêmes – à la fatigue, à la répétition, au dépassement des limites –, ils tentent de synchroniser leurs rythmes, de fabriquer des îlots temporels à l’abri du chaos.
Place Georges Pompidou 75004 Paris