L’Islande est ce paysage, témoin des origines et de la violence de sa formation, la métaphore, la "terre de génèse" inspirant Fantaisies boréales, notre création jeune public 2009. Depuis il y a eu la crise financière, particulièrement dure pour l'Islande.
C'est dans l’infusion et le recul envers ce voyage que photos et rushs vidéo nous sont apparus avec leurs univers, qui, dans leurs étranges beautés, ont à la fois tout de la génèse et tout du post-apocalyptique : une boucle bouclée ?
Cette opposition passionnelle a fait naître l’idée de Météore, objet étranger (artistique ?) qui renvoie autant à la beauté qu'à la destruction, à la chute inexorable d’un corps autant qu'au jaillissement de son existence (humain, trop humain ?) !
Il s'agit d'un rituel multimédia pour 4 performeurs autour de la notion d’événement en tant que naissance. Quelque chose s’est passé : trou noir, précipitation, catastrophe... ?
Au rythme implacable d’un compte à rebours, trois Etres en chute libre vers un désert postapocalyptique tentent de négocier l’impact, leur disparition, pour la naissance d’un instant de beauté, pour un îlot de liberté absolue !
Trois langages en urgence, en parallèle et en regard : le verbe et la voix ; le corps, l’espace, l’animalité ; l’image, les images, des objets-images... Un univers poétique intuitif que le nerf gouverne, où la peau ne se cache pas pour respirer.
Spectacle-performance, c’est dans un dispositif scénique ouvert que le public sera invité à monter ou à descendre de scène, pris à parti par un ange volubile et instable.
Sur le plateau :
- un prêcheur déserté, affamé d’oreilles, déclame et chuchote.
- un fantôme cherche son corps dans la danse et d’infimes grains de sable se muent sous ses dernières respirations.
- un laborantin sur son radeau, filme une boîte transparente qu’il ne cesse de remplir et de vider consciencieusement avec tout ce qui lui reste y compris lui-même.
Nous avons fait le choix d’un dispositif à la fois sobre, aspirant à une approche intimiste de l’espace des performeurs, et parsemé dans le temps d’instants audiovisuels puissants, d’anakrousis. Ces anakrousis, ces explosions visuelles et sonores découpent le temps de cette performance en quatre comptes à rebours (affichés sur un grand écran noir). Le spectateur est donc témoin et partie prenante de cette urgence.
16, rue Georgette Agutte 75018 Paris