Corinne Dadat a 50 ans, elle est femme de ménage au lycée Sainte-Marie de Bourges, employée en Contrat à Durée Indéterminée dans cet établissement privé, rémunérée au smic. Chaque jour, elle accomplit avec ses outils ménagers un parcours gestuel. Le rythme, l’amplitude, la répétition de ses mouvements, qui agissent comme un leitmotiv, constituent la colonne vertébrale de Corps de ballet, performance pour une femme de ménage, une mère, et une danseuse, sa fille.
Quel héritage intime, social et politique cette mère précaire peut-elle transmettre à son enfant ? Le corps de Corinne dialogue avec celui d’Elodie : Elodie Guézou prête son corps au ballet quotidien effectué par Corinne. A travers cette pièce - qui commence par un portrait audio et vidéo de Corinne Dadat -, Mohamed El Khatib cherche à faire émerger le caractère poétique du corps ouvrier, du corps de Corinne au travail, délocalisé sur scène. Comme le corps d’Elodie s'est déformé par l’assimilation d’une technicité poussée à l’extrême : le travail à la chaîne pour l’une, les gammes pour l’autre. La recherche chorégraphique de la pièce repose dès lors sur la gestuelle mécanique quotidienne des travaux « ménagers ».
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