« D’aucuns jureraient que j’ai trouvé le bon filon pour conquérir le monde : d’autres, devinant plus juste, affirment que, sans le moindre encouragement, je me suis extrait du monde en dansant. » William Kemp, 1601
Pourquoi William Kemp, le plus célèbre clown de l’époque élisabéthaine, au sommet de sa gloire, décide-t-il de quitter la troupe de Shakespeare et de danser en solitaire sur les routes ? Est-il en désaccord avec l’auteur ? Ce dernier ne trouve-t-il pas que la gigue dansée et chantée par le clown à la fin de ses pièces est devenue trop triviale ?
A son tour, Nigel Hollidge, tel un Kemp contemporain, fait son show, fait d’apostrophes au public - pensez à réviser votre franglais - d’anecdotes et de chansons. Il esquisse même à sa façon quelques pas des gigues conclusives de Kemp. Mais c’est bien certains des authentiques monologues que Shakespeare écrivit pour Kemp qu’il interprète (enfin presque).
Est-ce que dans les mots de Falstaff (Henri IV), Bottom (Le Songe d’une Nuit d’Eté), Launcelot Gobbo (Le Marchand de Venise), et de Launce (Les Deux Gentilhommes de Vérone), ne pointent pas déjà la raison du départ intempestif du célèbre comique ? Tourner le dos au succès est-il une force pour chercher sa propre danse ou une incapacité à faire face ?
Par la compagnie Tro-Didro. Avec l’aide de Paul Oertel, Véronique Ros de la Grange, Nancy Spanier.
25, rue Popincourt 75011 Paris