Après l’excellent Moi et François Mitterrand, Hervé Le Tellier, auteur de l’Oulipo, récidive dans le dialogue imaginaire du petit homme avec un grand homme, cette fois Winston Churchill. Toute la truculence et les paradoxes de l’incongru libérateur du monde nous sont révélés dans ce seul en scène interprété magistralement par Gilles Cohen (Le Bureau des légendes).
Churchill ne viendra pas dîner. Et pour cause. Il est mort depuis cinquante-quatre ans. Mais Charles attend l’illustre bonhomme, lui parle, endosse un tablier, prépare le repas. Champagne, six bouteilles, et cigares ad hoc. Charles est seul, dépressif et alcoolique, points communs avec son mentor en retard. Il répond au téléphone, agent d’assurances, tente de sauver un conducteur perdu en Bavière et en panne. Le voisin se fâche, trop de bruit. Charles se réfugie sous l’aile et les mots de Churchill. C’est l’Europe d’aujourd’hui, Brexit compris, qu’il évoque avec le maître.
Déjà, il y a trois ans, avec Moi et François Mitterrand au Rond-Point, Hervé Le Tellier dressait le drôle de portrait d’un type banal, second couteau à vie, qui croyait côtoyer l’un des maîtres de l’Histoire.
Grand Prix de l’humour noir en 2013, l’auteur a écrit romans, poèmes, pléthore de billets pour Le Monde ou Des Papous dans la tête. Mathématicien de formation, membre de l’Oulipo dont le Rond-Point est une antichambre, Hervé Le Tellier dresse un savoureux état du monde depuis la figure touchante d’un fou de Churchill. Gueule étrange du cinéma français, acteur vedette de la série Le Bureau des légendes, Gilles Cohen a mis ici en scène Zouc par Zouc avec Nathalie Baye, La Baignoire et les Deux Chaises, joué Revenez demain de Blandine Costaz. Il organise le repas, invite à sa table l’un des incongrus libérateurs du monde, et se confond à son idole pour se sauver lui-même.
Nous avons apprécié cette pièce pleine d’humour de désespoir et de rire
Un texte plein de tiroirs qui nous a réjouit. Très bonne soirée.
La pièce ne fait l’objet d’aucune construction. L’imbrication de l’histoire personnelle du narrateur avec celle de Churchill n’a aucune poésie, et se fait sans esprit. Le texte est indigent face un monstre de l’Histoire. Nous sommes partis avant la fin.
Pour 3 Notes
Nous avons apprécié cette pièce pleine d’humour de désespoir et de rire
Un texte plein de tiroirs qui nous a réjouit. Très bonne soirée.
La pièce ne fait l’objet d’aucune construction. L’imbrication de l’histoire personnelle du narrateur avec celle de Churchill n’a aucune poésie, et se fait sans esprit. Le texte est indigent face un monstre de l’Histoire. Nous sommes partis avant la fin.
1, place Charles Dullin 75018 Paris