Motion & Motion

Paris 18e
du 18 mars au 6 avril 2003

Motion & Motion

Nous faisons du théâtre en mouvement parce que nous pensons que le corps est l'endroit où la pensée se voit. Le mouvement est une allégresse, une exaltation, un bondissement. De l'élan invisible, du désir silencieux naît le poétique. Nous voulons donner la parole au corps sans le soumettre systématiquement au langage. Se parler sans les mots. Exister avant de dire.

Présentation
Sur le mode des saisons…
Motion & Motion
Mise en scène et processus de création
Processus de création
Le texte- ébauche de commencement

« Ce dont on ne peut parler, c’est cela qu’il faut dire » Valère Novarina

Nous faisons du théâtre en mouvement parce que nous pensons que le corps est l’endroit où la pensée se voit. Elle se dessine dans le corps et l’espace.

Le mouvement est une allégresse, une exaltation, un bondissement. 

De l’élan invisible, du désir silencieux naît le poétique.

Nous voulons donner la parole au corps sans le soumettre systématiquement au langage. Se parler sans les mots. Exister avant de dire.

Nadia Vadori

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Les saisons changent, nos états changent. La nature imprime en nous un schéma cyclique qui est notre nature fondamentale. Comme elle, nous sommes entraînés physiquement, affectivement, émotionnellement, intellectuellement, dans une ronde: gestation - germination - fécondation - éclosion - maturation - mort - jaillissement de ce qui était enfoui.

Ces changements saisonniers se manifestent dans de petites choses quotidiennes, dans nos relations aux autres, dans nos évolutions personnelles et plus largement dans le temps d’une vie.

Nos projets, nos amours, nos créations, nos idées, nos secondes, nos journées, nos années, ont tous un printemps, un été, un automne et un hiver. Les idées, les êtres, les sentiments, les gestes sont, soit en gestation avec un élan vers l’éclosion, la naissance, soit manifestés avec un élan vers la mort et la libération de la semence qui donnera vie à une autre idée, un autre être, un autre sentiment, un autre geste ...et comme le cycle des saisons, on répète les mêmes gestes, on perpétue les mêmes schémas, et la roue tourne, toujours semblable, jamais la même…

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La première création de la compagnie, est un spectacle pluridisciplinaire se situant à la frontière du théâtre et de la danse, parce que sur le plateau les comédiens dansent, leurs jeux, improvisations et propositions sont mis en chorégraphie et en espace par Nadia Vadori, la metteur en scène.

Le spectacle sera composé de plusieurs touches en mouvement : une collection de tableaux, de rencontres entre des hommes et des femmes. Les thèmes principaux : la quête d'amour, le désir, la perte de l'enfance et de l’enchantement. On ne peut plus croire au prince charmant, et pourtant, on espère à chaque nouvelle rencontre quelque chose de fort. On se donne absolument, on se perd, on se heurte, on se danse, on fusionne, puis on se retrouve seul. Un homme danse ses trente ans, une femme respire enfin, un couple est lié par des élastiques, deux amoureux roucoulent puis se frappent, deus soeurs siamoises séduisent un passant, une fille demande en vain prends moi dans tes bras... L’enfance est derrière, en poussière.

Il n’y a pas une histoire, mais plusieurs, montées par fragments comme des images filmées. C’est un moment de rencontre entre plusieurs formes artistiques. Le théâtre flirte avec la danse, la danse avec la musique, les sons avec les couleurs. Tous ces langages coexistent sur le plateau, par successions rythmiques.

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De la même façon qu’un prisme décompose la lumière du jour en plusieurs fréquences colorées, j’aime fragmenter le manège des relations humaines et les différentes phases des cycles affectifs pour suspendre la fulgurance d’un rien, la beauté d’une sensation simple ou la violence d’une émotion. Je compose avec les codes sociaux et comportementaux, les attitudes individuelles, les tendances de groupe, les gestes inconscients du corps qui prend la parole.

Avec les acteurs, que j’ai choisis autant pour leur qualités humaines que artistiques, nous explorons les rythmes, les intensités émotives, les contradictions, les cycles, les variations, les hésitations, les langages du corps pour tenter un théâtre dans lequel les acteurs dansent : une danse de leur vie en mouvement perpétuel. Nous allons vers un mode de jeu dans lequel le non-dit trouve toute sa force d’expression. Il est très important pour moi de créer en associant plusieurs formes artistiques et de chercher l’universalité d’un langage non verbal. 

j’aime travailler sur les fréquences colorées et le rapport de vibration des différentes teintes entre elles, de la même façon que je recherche les juxtapositions émotives: jamais de façon linéaire, figurative ou conceptuelle, mais dans une quête impressionniste de sensations en mouvement. J’ai peint la toile de fond par superpositions de couleurs, avec de l’acrylique et feuilles d’argent, et les lumières colorées de Philippe Sazerat viendront souligner et enrichir la poésie des images proposées au public.

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En octobre 2001, nous avons commencé à nous rencontrer une fois tous les 15 jours. Nous sommes partis d’improvisations dont j’ai proposé les thèmes. Au cours des répétitions, j’ai également passé du temps à parler en particulier avec chacun des acteurs. je leur ai proposé de répondre à une cinquantaine de questions du type: qu’est ce qui est beau? Qu’est ce qui est difficile? de quoi as tu hâte? etc... les réponses ont nourri le travail en cours et ont apporté de nouveaux éléments.

Quand une idée, une image, quelque chose de drôle ou de beau émerge, je le filme puis nous cherchons ailleurs. Je commence à proposer des assemblages et des liens entre les différentes pièces du puzzle.

En ce qui concerne la musique, nous procédons de la même façon. Les deux musiciens travaillent en interaction avec nous depuis le commencement, soit en improvisant directement sur la plateau, soit en composant dans une direction que je leur propose, puis ils viennent tester leur musique avec les acteurs. Amnon Béham compose aussi deux chants. La bande sonore évoluera avec le travail du plateau. Motion & Motion est un tout où les différents éléments s’imbriquent intimement.

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David : J’ai hâte de traverser le miroir
Prune : J’ai hâte d’être dans la lumière
Olivier : J’ai hâte d’arrêter de fuir
Prune : J’ai hâte qu’il y ait un orage
Marjorie : J’ai hâte d’être demain
Benjamin : J’ai hâte qu’on m’invite à danser
Prune : J’ai hâte d’avoir de belles chaussures rouges, de me rouler dans l’herbe, de grandir
David : J’ai hâte de savoir dire...
Marjorie : de savoir dire je t’aime
Olivier : de croiser ses yeux
Marjorie : de te dire un secret
Benjamin : de manger dans ta main
Marjorie : J’ai hâte de voir la suite
Prune : J’ai hâte qu’il appelle
David : J’ai hâte d’être calme
Olivier : de tout nettoyer
Benjamin : d’être avant toi
Marjorie : que tu t’en ailles
Prune : J’ai hâte de voir sa tête
Olivier : d’avoir ma troisième étoile
Prune : Quand j’étais petite, j’étais forte. (David : J’ai hâte que mes voeux se réalisent) J’étais persuadée de pouvoir faire exactement tout ce que je voudrais. 
Benjamin : Je rêvais que je volais en faisant la brasse, je sentais l’air sur moi, je croyais que je savais voler 
Olivier : voler haut sur une mer de nuages
Benjamin : et puis non, je retombais.
Marjorie : J’ai hâte de te revoir
Olivier : L’âme libre nage
Benjamin : J’ai hâte que tu me fasses rire
Marjorie : Je voulais être trapéziste, funambule, avoir une vie de saltimbanque
David : J’ai jamais été enfant. Quand j’étais petit, je voyais les autres enfants comme des enfants.
Marjorie : J’ai hâte de me retrouver
Olivier : et de rencontrer la fée pour qu’on s’explique
David : Un enfant qui regarde quelqu’un faire du vélo. Waouh! C’est magique. Un jour il va monter sur un vélo, il va tomber et comprendre le difficile.
Prune : le difficile c’est de faire partie de la magie.

Prune
: les voix graves, le feu,le vin, les douches fraîches, les pâtisseries les cuisses des hommes, la gorge des femmes, grimper dans la montagne, faire des scandales, faire des grimaces, donner des surnoms...
Qu’est ce qui est beau ? Une mandarine sur une banquise

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Informations pratiques

Sudden Théâtre

14 bis, rue Sainte Isaure 75018 Paris

Spectacle terminé depuis le dimanche 6 avril 2003

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