Nacera Belaza - Le temps scellé

Saint-Ouen (93)
du 27 au 29 janvier 2011
40 minutes

Nacera Belaza - Le temps scellé

Corps voué à l’effacement. Danse centrée, ouverte, intense et pourtant minimale, c’est tout le mouvement qui anime les chorégraphies de cette artiste d’origine algérienne. D'une question sur le dépassement de soi, Nacera Belaza tire un spectacle qui travaille aux limites de la transe et propose au spectateur un voyage réellement hypnotique.
  • Est-il possible d’aller à la rencontre de sa propre disparition ?

Cette question presque mystique traduit le désir de dépassement du corps qui est au cœur du travail de Nacera Belaza. Au début, tout est doux, lointain, lent. Et puis, comme dans un processus de transe, les interprètes vont tourner sur elles-mêmes, s’étourdir, dessiner des boucles prodigieuses, libératrices et symboliques. Une expérience hypnotique qui requiert une totale disponibilité de la part du spectateur.

« Le mouvement écrit me semble être une diversion du rapport avec le spectateur. Je cherche un lien plus direct qui met en rapport l’état que travers le danseur et celui du spectateur. Je n’énonce pas des idées mais je cherche une forme de relation qu’on pourrait qualifier de « supérieure » entre les êtres et qui reste à inventer sur le plateau. C’est dans cet espace très ténu que je travaille : toucher l’autre sans rien lui raconter. Il faut permettre au spectateur de regarder la danse comme on regarde la nature. » Nacera Belaza

  • Repenser le lien du spectateur avec ce qui l’entoure

Depuis vingt ans, tout le parcours de Nacera Belaza semble vouloir répondre à de pas si simples questions : comment unifier le tout, comment réconcilier les choses entre elles, les gens avec les choses, les gens avec les gens ? Comment ne pas faire des spectacles et des représentations mais des dialogues où le spectateur aurait son mot à dire ou peut-être, plutôt, sa place à tenir ? Comment renouer avec le dehors, la nature, le monde ?

Depuis Le Cri, spectacle qu’elle crée en 2008, la chorégraphe semble avoir trouvé son sillon, sa formule. Les deux pièces qui ont suivi, dont Le Temps Scellé, dernière création en date, se sont inscrites dans cette même forme particulière qui tente, entre autres, de repenser le lien du spectateur avec ce qui l’entoure. On pourrait même dire que ce ne sont plus exactement des pièces autonomes, mais la même recherche qui se poursuit à l’infini et qui essaie de ne pas tenir compte du cadre habituel du spectacle, forcément artificiel, du spectacle et de ses horaires.

  • Une danse « scellée à même les corps »

Corps voué à l’effacement. Danse centrée, ouverte, intense et pourtant minimale, c’est tout le mouvement qui anime les chorégraphies de cette artiste d’origine algérienne. A l’écart des modes et des formes spectaculaires, Nacera Belaza a développé avec sa sœur et d’autres complices de création un chemin bien à elle. Donner au mouvement une puissance émotionnelle égale à celle de la musique est l’une des clés de ce mystère scellé à même les corps. Dans ce nouveau projet, la chorégraphe poursuit sa recherche. Elle réinterroge son propre geste en le confrontant à celui d’artistes-interprètes issus d’une autre conception du mouvement. Dialoguer, éprouver ce qui nous réunit, donner à ressentir une danse au plus proche du public, tel est le pari de cette rencontre et de l’urgence de sa création. Une expérience sensible, profonde et sans fard.

Au départ, une question sur le dépassement de soi. Au final, un spectacle qui travaille aux limites de la transe et propose au spectateur un voyage réellement hypnotique. En préambule du Temps scellé, il y a cette hypothèse dont toute la pièce semble la résonance profonde : « Et s’il était possible d’aller à la rencontre de sa propre disparition, de crier sa révolte au monde, de tout dire puis de procéder à l’effacement minutieux de ses propres traces afin qu’il ne reste de soi que le désir de se fondre, se confondre à l’air, au ciel, au vide où vient résonner le vacarme assourdissant de nos existences ? »

  • Un questionnement mystique visant à dépasser les limites du corps privé

Cette question est une question « mystique » – au sens où il s’agit pour la chorégraphe et danseuse Nacera Belaza de dépasser les limites privées de son propre corps pour rejoindre un rythme plus profond, plus large, plus enveloppant que l’on peut appeler simplement le « monde ». Quel que soit le mot choisi, reste ce désir de dépassement de son corps propre qui est au coeur du travail de Nacera Belaza depuis sa première pièce, en 1989. La danse est en solo, duo. Au début, tout est doux, lointain, lent. Et puis, comme dans un processus de transe, les interprètes tournent sur elles-mêmes, virevoltent, s’étourdissent de plus en plus et finissent par s’abandonner à des gestes où les yeux se perdent, où les bras s’entrelacent en boucles prodigieuses et qui sont autant des mouvements de joie, de libération que de bien-être.

La boucle est bien sûr, avec ce qu’elle comporte de vertige, un des éléments centraux de cette danse qui propose au spectateur de participer lui aussi à une expérience hypnotique pour se libérer le regard, se vider l’esprit et s’approfondir le souffle.

  • La presse en parle

« Vibrer et dire, se fondre et se confondre dans l'espace et l'obscurité, le parti pris de Nacera Belaza est extrême. A tester en se transformant en éponge sensorielle. » TT Telerama

« Le spectacle qui abolit le temps pourrait se prolonger indéfiniment mais il se referme en quarante minutes, qui passent comme un rêve. » Rue du théâtre

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Spectacle terminé depuis le samedi 29 janvier 2011

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