À cause d'un piège tendu par sa soeur Lucinde, Valère/Narcisse tombe fou amoureux de son propre portrait. Jeux de cache-cache amoureux habilement construits, quiproquos savoureux et personnages déchaînés se succèdent alors dans un rythme effréné. Farce des vanités et satire des erreurs où sont entraînés des jeunes gens trompés par les apparences.
La mise en scène s'attache à rendre compte des chassés-croisés entre ce qui se voit et ce qui ne se voit pas, entre le public et le privé, l’intime et le collectif, dans un terrain de jeu tout aussi ludique que symbolique.
« Ce qui m’intéresse ici, c’est avant tout de travailler sur la découverte amoureuse. Ou plutôt, cet état de stupeur que peuvent éprouver les adolescents face à l’objet amoureux, surtout quand celui-ci se révèle à eux dans toute sa complexité. Ce qui est fascinant c’est l’idée que se font les protagonistes de l’ « être aimé », de leur propre idéal amoureux. Celui qui les fascinent et auxquels ils tiennent plus que tout au monde.
Lucinde ne veut pas épouser un autre homme que celui qu’elle idéalise, sans savoir qu’il est en fait là sous ses yeux, mais avançant masqué. Valère va tomber amoureux de sa propre image, qui plus est « féminisée »… Encore un nouveau masque, une image brouillée du désir…
Rousseau imagine ici un double stratagème, renforcé par l’autorité (apparente) de Lisimon. L’une est amoureuse d’un homme jamais entrevu, l’autre de sa propre image comme s’il se découvrait, puisqu’il est représenté en femme. Mais en fait, il s’agira surtout de transgression. On fait semblant de… On tourne autour de… On se regarde. On s’observe. On tremble à l’idée de se voir enfin… De pouvoir s’admirer… Tout repose sur l’imposture et la méconnaissance de soi et de l’autre. Mais n’est-ce pas là le fondement de notre société ? »
Jean-Luc Revol
« Jean-Luc Revol est plus qu'une signature : un style, qui mérite plus de place sur nos scènes. » Philippe Chevilley, Les Echos, le 24 janvier 2014
« Jean-Luc Revol témoigne encore de son talent à divertir intelligemment. » Marie-Emmanuelle Galfré, La Terrasse, le 23 janvier 2014
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