Ouagadougou, le chorégraphe burkinabè Serge Aimé Coulibaly la connaît bien. Il y est chez lui. Pourtant par deux fois, le 20 décembre 2006 puis le 14 avril 2011, le destin du pays sembla basculer. Des coups de feu, des cris, des bruits de bottes… Dans un bar ou dans un théâtre, la terreur est la même.
Ce sont ces deux nuits de troubles qui ont amené la création de ce spectacle. Deux nuits et une troisième, celle imaginée de la veille des élections qui, en 2015, donneront, peut-être, un nouveau président au Burkina Faso.
Trois nuits, avec leur violence, sourde ou présente, avec le doute, l’attente, les moments de veille, les instants d’éveil, la succession des peurs, les anecdotes et les histoires que l’on raconte et qui s’enchaînent… Les fils de la chorégraphie les tissent, les gestes les trament, avec la complicité musicale de Smokey, le rappeur à la parole slamée.
C’est beau, c’est angoissant aussi parfois, une ville la nuit.
« Si Serge Aimé Coulibaly et Smockey ont décollé le spectacle de son contexte burkinabé – les hommes politiques sont simplement nommés par leur prénom –, ils ont conservé la charge revendicatrice et insurrectionnelle. Sans cesse rattrapé par l’actualité, le thème universel de la liberté d’expression irradie. » Rosita Boisseau, Le Monde, 14 janvier 2015
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