On ne badine pas avec l’amour

• Résumé

Camille et Perdican, leur éducation achevée, devraient en toute logique s’épouser, selon le voeu de leur entourage, leur rapport d’âge, de condition, de coeur même… mais aveuglés par l’amour propre, ils vont eux-mêmes construire les obstacles à leur bonheur.

Cette pièce est l’oeuvre d’un poète blessé, rieur, sans pitié, à la sidérante liberté, une tragédie de l’innocence qui ne dit pas son nom où l’amour est réellement sacrifié.

• Mouvement contradictoire de la vie et des émotions

Voici donc Rosette, une enfant dont on se joue, et qui en meurt. Voici les petits-fils de Marivaux qui se refusent, qui se cherchent, qui se vengent sur la plus faible. Les personnages imposent leurs présences fortes et vivantes dans une tragédie, en somme, qui ne dit pas son nom, mais où l’amour est réellement saccagé. Perdican ira-t-il de maîtresse en maîtresse ? Camille se retirera-t-elle au couvent…

En tout cas, Rosette sera bel et bien morte. L’actualité de cette pièce réside en grande partie dans le fait que Musset ne connaît pas de frontière entre le réel de son existence et la fiction de sa poésie.

Tout est mêlé dans le mouvement incessant et contradictoire de la vie et des émotions.

Philippe Faure, auteur, metteur en scène et comédien est un homme de théâtre complet, un amoureux des grands textes et de la poésie. Il signe là une de ses plus belles mises en scène en menant jusqu’au point de non retour, la tension entre l’orgueil et l’amour.

• Etonnante modernité de Musset

Enfant terrible du romantisme, Alfred de Musset n’a pas trente ans que ses plus grandes oeuvres sont déjà publiées. Dandy à la sensibilité exacerbée, jeune homme écartelé entre la débauche et la pureté, frappé par le mal du siècle dont souffre sa génération, son oeuvre amorcera le spleen baudelairien.

Dans On ne badine pas avec l'amour, les personnages sont jeunes, beaux, insouciants et orgueilleux. Ils ne connaissent encore rien des jeux de l'amour et entrent dans cette danse aveugle avec l'élan de l'insolence, la peur de l'inconnu et un égoïsme protecteur.

Perdican et Camille, malheureux amoureux de Musset, étonnent aujourd'hui par leur troublante modernité et leur capacité à émouvoir, encore et toujours.

• Presse

« Le regard de Philippe Faure sur Musset donne immédiatement à voir tout le paradoxe dans lequel sont brutalement plongés les jeunes protagonistes de la pièce. Dans ce monde imaginé par le metteur en scène, des figures noires se détachent, fières et dures, s'aimant et se fuyant, sur un pré d'herbe verte, tendre, prête à subir sans faillir le drame inéluctable qui se joue. Par cette élégance rare, ce minimalisme subtil, la poésie lyrique et grave de Musset prend plus que jamais sa portée ».

Nathalie Duchambon

« Un vrai coup de coeur pour ce très imaginatif "On ne badine pas avec l'amour". Monté et revisité par Philippe Faure, ce drame romantique prend un relief inédit ». Le Parisien«Philippe Faure, libérant Musset des affèteries maniéristes dont on alourdit habituellement son théâtre en le croyant romantique, le rend à sa noirceur fondamentale et le résultat est époustouflant».

La Terrasse