De tout temps et dans toutes les cultures, les amoureux ont donné de la sérénade à leur belle. Et quand l’amoureux s’appelle Richard Wagner, cela donne cette musique incroyable qu’est Siegfried-Idyll, composée pour l’anniversaire de sa jeune épouse Cosima. Imaginez la scène : dans la villa de Tribschen, treizemusiciens se placent discrètement sur le perron ; ils interprètent alors par surprise cet hymne à l’amour d’une vingtaine de minutes que Richard Wagner a écrit en s’inspirant du couple héroïque formé par Siegfried et Brünhilde dans la Tétralogie.
On y entend une musique sensuelle et lyrique faisant dialoguer les arpèges héroïques de Siegfried et les arabesques de Brünhilde.
La clarinette est l’un des instruments fétiches du romantisme allemand. Avant Wagner, Weber, Schumann, puis Brahms l’ont tous utilisée en amoureux ; Hoffmann en parle dans ses contes et nouvelles, le Concerto pour clarinette de Weber en est l’un des plus beaux exemples.
La Sérénade n°2 de Brahms est aux antipodes de cette grandiloquence : pudique et distancée, elle est un lointain écho aux musiques nocturnes qui accompagnaient les fêtes du XVIIIe siècle. Brahms y voit aussi une symphonie en modèle réduit, faisant l’essai d’un discours symphonique imprégné de musique de chambre.
Par l'Orchestre National d'Île-de-France.
Direction Pablo Heras-Casado
Clarinette Nicolas Baldeyrou
Programme :
Richard Wagner : Siegfried-Idyll (18’)
Carl Maria von Weber : Concerto pour clarinette n°1 en fa mineur op. 73 (21’)
Johannes Brahms : Sérénade n° 2 en la majeur op. 16 (35’)
Parvis des Arts 94140 Alfortville