Plus qu’au printemps rieur ou à l’été solaire, c’est à l’automne que les musiciens romantiques ont confié l’expression de leur drame intérieur.
Il s’agit d’un automne métaphorique : plus question d’illustrer une saison, mais plutôt saisir la gravité et la nostalgie liées à cette saison pour la rendre ensuite plus abstraite et donc universelle. On pourrait voir aussi dans l’automne une manière de mettre en veille la vie, de la suspendre…
Et c’est précisément ce que développent ces deux chefs-d’oeuvre : le Concerto en fa mineur, avec ses ornements pianistiques inspirés de l’opéra italien qu’admirait tant Chopin, comme un modèle idéal et inaccessible à transcrire au piano ; et la Neuvième Symphonie de Schubert, moins téméraire que celle de Beethoven mais ô combien poétique, tout à la fois étirée et pudique, oscillant sans cesse entre des mondes intérieurs et extérieurs.
Carl Maria von Weber :
Euryanthe - Ouverture op. 81
Frédéric Chopin :
Concerto pour piano n° 2 en fa mineur op. 21
Franz Schubert :
Symphonie n° 9 en ut majeur « La Grande » D. 944
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