Otello

Paris 12e
du 17 juin au 16 juillet 2011
2h50 entracte inclus

Otello

Verdi a fait de son Otello d’après Shakespeare un drame intemporel, au lyrisme lunaire et à la violence farouche. Aux côtés d’Aleksandrs Antonenko, Renée Fleming revient à l’Opéra de Paris dans le rôle de Desdemona. En langue italienne.

En langue italienne.

Dramma lirico en quatre actes (1887)
L’oeuvre
La création

  • Dramma lirico en quatre actes (1887)

Dans l’Otello de Verdi, avant les hommes mêmes, c’est l’orage qui se fait entendre. Et certes, c’est bien une force irrésistible et destructrice qui fait rage pendant ces quatre actes, de l’arrivée triomphale du héros et de son duo au clair de lune avec Desdemona jusqu’à leur mort lamentable, pour rien.

Dostoievski le dit : « Otello ne tue pas par jalousie, mais parce qu’on a tué son idéal. » Le songe d’or du premier acte est devenu mirage, imposture. Au nom du ciel, il lui faut briser ce qui en a pris trompeusement la sainte apparence. Une fois l’ange enfui, une fois Otello lié à la croix, il ne restera plus qu’une terrifiante descente aux enfers. Et c’est seulement au fond de l’abîme que justice pourra être faite.

Pour son ultime tragédie, quarante ans après Macbeth, Verdi revient une fois encore à ce Shakespeare qui l’a toujours hanté, cette fois génialement aidé par Arrigo Boito. Tous deux ont fait de leur Otello un drame intemporel, au lyrisme lunaire et à la violence farouche.

Aux côtés d’Aleksandrs Antonenko, Renée Fleming revient à l’Opéra de Paris dans le rôle de Desdemona.

Musique de Giuseppe Verdi (1813-1901)
Livret d'Arrigo Boito d'après le drame de William Shakespeare
Direction musicale : Marco Armiliato
Décors : Peter Pabst
Costumes : Graciela Galán
Lumières : Joël Hourbeigt
Chef de Choeur : Alessandro Di Stefano
Orchestre et Choeur de l’Opéra national de Paris
Maîtrise des Hauts-De-Seine / Choeur d’enfants de l’Opéra national de Paris
Distribution en alternance (rôles de Jago et Desdemona)

  • L’oeuvre

Toute sa vie, Verdi rêva d’adapter les pièces de Shakespeare et, en particulier, Le Roi Lear. Pourtant, lorsque l’éditeur Giulio Ricordi proposa au compositeur, alors âgé de soixante-six ans, d’écrire un nouvel opéra d’après Othello, il n’accepta pas sans réticence, car il avait très mal accueilli les critiques dont sa dernière œuvre, Aïda, avait fait l’objet, sept ans plus tôt, lors de sa création italienne. Mais Ricordi sut le convaincre en demandant à Arrigo Boito, qui était lui-même compositeur (on lui doit, entre autres, l’opéra Mefistofele), et que Verdi connaissait depuis des années, d’écrire le livret. P

our cette œuvre, il écrivit un texte très fidèle à l’original, d’une grande qualité littéraire, parfois presque trop poétique pour être adapté au chant, mais qui permit au compositeur de renouveler son inspiration et d’aller au-delà des formules et des recettes toutes faites. Car, eu égard aux conventions de l’opéra italien du XIXe siècle, Verdi a pris ses distances, pour se rapprocher d’une conception germanique, plus moderne, du drame musical, avec une importance accrue de l’orchestre, un réseau de relations au niveau des motifs et de l’harmonie, une ligne musicale plus ou moins continue à l’intérieur du même acte. Certes, on trouve encore des traces de l’opéra italien traditionnel, avec des airs (Credo de Jago, Air du saule de Desdemona, par exemple), des duos ou des ensembles, mais l’œuvre s’impose par son unité, sa puissance organique, sa force dramatique.

Rarement Verdi sera allé aussi loin dans la peinture juste des sentiments humains, rarement il aura produit une œuvre d’une telle cohérence et d’une telle grandeur héroïque. Otello est le dernier opéra tragique de Verdi et il est, à juste titre, considéré comme son chef-d’œuvre.

  • La création

Otello a été créé le 5 février 1887 à la Scala de Milan.

Otello a été représenté pour la première fois au Palais Garnier le 12 octobre 1894, en présence de Verdi, en français et avec Albert Saléza, Rose Caron et Victor Maurel (le créateur de Jago à Milan). Dans cette production, qui a été reprise jusqu’en 1966, se sont succédé, entre autres, dans le rôle-titre : Lauritz Melchior, Max Lorenz, Mario del Monaco et Ramon Vinay. En 1976, une nouvelle production mise en scène par Terry Hands et dirigée par Georg Solti était présentée dans ce théâtre, avec Placido Domingo (Otello), Margaret Price (Desdemona) et Gabriel Bacquier (Jago). L’année suivante, Jon Vickers interprétait le rôle du Maure. En 1990, l’œuvre fut présentée à l’Opéra Bastille, sous la direction de Myung-Whun Chung et dans une mise en scène de Petrika Ionesco, avec à nouveau Placido Domingo, Kallen Esperian (Desdemona) et Renato Bruson (Jago).

En 2004, une nouvelle mise en scène d’Andrei Serban réunissait Vladimir Galouzine, Brabara Frittoli et Jean-Philippe Lafont, sous la direction musicale de James Conlon. C’est cette production qui est de nouveau à l’affiche en 2011.

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Spectacle terminé depuis le samedi 16 juillet 2011

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